L'artiste militant chinois Ai Weiwei, longtemps bête noire des autorités communistes, a annoncé mercredi à l'AFP avoir récupéré son passeport, après en avoir été privé durant quatre ans par les autorités.

Le célèbre dissident iconoclaste a publié sur les réseaux sociaux une photo de lui-même tenant le précieux document, avec les mots suivants: «Aujourd'hui, j'ai récupéré un passeport».

À l'AFP lui demandant de confirmer qu'il s'agissait bien du sien, l'artiste a répondu par l'affirmative, dans un texto affichant un «sourire» témoignant de son plaisir, après avoir été interdit de voyage hors de Chine depuis 2011.

Ai Weiwei a mené campagne pour récupérer son passeport durant 600 jours, en photographiant des bouquets de fleurs changés quotidiennement dans le panier d'un vélo garé devant son atelier. Une initiative ayant rencontré un large écho sur l'internet, avec le mot-clic #flowersforfreedom (des fleurs pour la liberté).

Peintre, sculpteur et plasticien, Ai Weiwei avait été accusé de fraude fiscale et détenu de début avril à fin juin 2011, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde. Il était depuis interdit de passeport.

Les relations ultra-tendues entre l'artiste et les autorités chinoises ont cependant semblé s'apaiser ces derniers mois. En juin, un journal officiel avait suggéré de «tourner la page» de la controverse avec le dissident.

Et, dans un geste impensable encore récemment, les autorités avaient en même temps autorisé l'artiste à inaugurer sa première exposition individuelle dans l'espace 798, quartier de Pékin dédié à l'art contemporain.