La police a arrêté un troisième suspect, samedi, en lien avec le viol collectif et le meurtre de deux cousines qui ont été retrouvées pendues à un arbre dans le nord de l'Inde, alors qu'un représentant local a affirmé qu'il recommanderait l'ouverture d'une investigation fédérale sur une affaire qui a suscité l'indignation de la population indienne.

Selon l'agent N. Malik, les trois hommes arrêtés à la suite de cette attaque survenue dans l'État de l'Uttar Pradesh sont des cousins âgés dans la vingtaine et pourraient être accusés de viol et de meurtre, deux crimes passibles de la peine de mort. Il a ajouté que deux autres suspects du même village étaient toujours recherchés.

Les autorités de l'Uttar Pradesh ont également procédé à l'arrestation de deux policiers et au congédiement de deux autres, vendredi, pour ne pas avoir enquêté lorsque le père de l'une des victimes a rapporté la disparition des deux adolescentes plus tôt cette semaine.

L'Inde est connue pour sa tolérance par rapport à la violence sexuelle. Mais l'agression et l'assassinat des deux jeunes filles âgées de 14 et 15 ans, qui ont été suivis par la diffusion à la télévision d'images montrant leur corps se balancer au bout de cordes attachées à un manguier, ont provoqué la colère des Indiens.

Sohan Lal, le père ayant signalé la disparition, a demandé la tenue d'une enquête fédérale. Il a dit ne pas s'attendre à ce que le gouvernement et la police de l'État fassent la lumière sur ce crime puisqu'ils ont protégé les suspects.

Malgré sa pauvreté, l'homme a refusé la somme de 500 000 roupies (8500 $) proposée comme aide financière par les autorités locales et a soutenu qu'il n'accepterait aucun montant tant que le dossier ne serait pas confié au Bureau central des investigations, l'équivalent indien du FBI.

L'un des hauts dirigeants de l'Uttar Pradesh, Akhilesh Yadav, a déclaré avoir recommandé au gouvernement fédéral de remettre l'affaire entre les mains du Bureau.

Des dizaines de membres d'une association indienne de défense des droits des femmes ont manifesté, samedi, à New Delhi, la capitale, exigeant l'arrestation immédiate des deux autres suspects et justice pour les victimes.

Jeudi, la police de l'Uttar Pradesh avait arrêté trois hommes ayant battu la mère d'une victime de viol après qu'elle eut refusé de retirer sa plainte.