Les habitants de New Delhi vont élire mercredi leur assemblée, premier test d'ampleur pour le leader de l'opposition nationaliste hindoue, Narendra Modi, avant les élections générales prévues en 2014.

Modi, désigné en septembre candidat au poste de premier ministre par son parti, le Bharatiya Janata Party's (BJP), a mené une intense campagne dans les cinq États ayant voté depuis un mois afin d'imposer sa personnalité et roder son programme avant les élections générales prévues d'ici à mai.

Le dépouillement des votes de ces cinq États, dont New Delhi, aura lieu dimanche.

Chef du gouvernement local de l'État du Gujarat (ouest), Modi est une personnalité populaire, mais qui divise le pays. Il a engagé depuis septembre une bataille sans merci contre le parti du Congrès, au pouvoir en Inde depuis pratiquement dix ans, et en particulier son numéro 2, Rahul Gandhi, héritier de la dynastie Nehru-Gandhi.

«Il s'agit de la première campagne nationale pour Modi, en dehors du Gujarat, aussi la grande question est de savoir dans quelle mesure il aura réussi à l'approche des élections générales», estime Subhash Agrawal, analyste politique.

«La campagne a pris un tour présidentiel, avec un affrontement de personnalités, alors que les précédentes élections d'État s'étaient largement concentrées sur des questions locales», dit à l'AFP l'analyste, fondateur du centre de recherche India Focus.

Modi a régulièrement ironisé sur Gandhi pendant la campagne, le surnommant «Le prince», en référence à son histoire familiale.

Le dirigeant du BJP, âgé de 63 ans, a joué sur le contraste avec Gandhi, 43 ans et probable candidat du Congrès au poste de premier ministre, en rappelant ses origines modestes de vendeur de thé dans le Gujarat, État qu'il dirige depuis 2001.

Un trublion à Delhi

Si le duel Modhi-Gandhi a concentré l'attention dans quatre États, un trublion est venu agiter la campagne à New Delhi, en la personne du militant anticorruption Arvind Kejriwal, ancien fonctionnaire des impôts qui menace de secouer l'échiquier politique de la capitale avec son parti Aam Aadmi («L'homme commun»).

«Il a attiré différentes catégories d'électeurs, déçus par la politique traditionnelle», explique Sanjay Kumar, analyste du Center for the Study of Developing Societies.

«Il a fait de grandes déclarations sur un gouvernement propre, sans corruption, qui ont séduit les jeunes ayant fait des études», ajoute-t-il.

Les sondages lui accordent 6 à 30 sièges sur les 70 que compte le Parlement régional de Delhi.

Kumar prévoit moins de 10 sièges, «un résultat fantastique pour tout nouvel arrivant» en politique, mais, selon lui, insuffisant pour jouer un rôle aux élections de 2014.

Parmi les autres États, le BJP est donné gagnant dans le Madhya Pradesh (centre) et le Chhattisgarh (centre). Il pourrait mettre en danger le Congrès dans le Rajasthan (ouest) et son score à Delhi, bastion du parti au pouvoir, sera attentivement scruté. En revanche, le Congrès devrait conserver le Mizoram (est), selon les sondeurs.

Modi a axé sa campagne sur sa volonté de mettre en place un gouvernement propre et efficace, misant sur l'usure du parti du Congrès, dont la réputation est entachée par plusieurs scandales de corruption doit faire face à une croissance au ralenti.

Le candidat du Gujarat doit de son côté affronter les attaques sur son rôle en 2002 dans les émeutes meurtrières qui ont ébranlé son État. Son inaction lui a été reprochée dans ces émeutes qui ont fait 2000 morts, essentiellement des musulmans.

Il met en avant les résultats économiques de son État, désireux d'attirer les entreprises, un modèle qu'il entend reproduire s'il parvient au pouvoir l'an prochain.