La police a de nouveau ouvert le feu lundi au Bangladesh sur des manifestants participant à une grève générale, tuant deux d'entre eux, ce qui porte à 22 morts le bilan des violences liées à ce mouvement, ont annoncé les autorités.

Les heurts ont éclaté à Patgram, à 300 km au nord de la capitale Dacca, entre des centaines de partisans du principal parti d'opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), et des partisans de l'Awami League au pouvoir.

«La police a d'abord tiré au pistolet pour disperser les antagonistes. Plus tard, ils ont ouvert le feu au fusil», a déclaré à l'AFP l'administrateur du district, Habibur Rahman.

Le BNP et ses alliés islamistes ont lancé un mouvement de grève générale dans tout le pays pour forcer le premier ministre, Sheikh Hasina, à démissionner avant les élections législatives de janvier 2014 et pour demander la mise en place d'un gouvernement de transition afin de superviser le scrutin.

Au moins 22 personnes ont été tuées dans ces violences depuis le début du mouvement le mois dernier.

Écoles, magasins et bureaux étaient fermés lundi à Dacca où des milliers de policiers et de gardes-frontière supplémentaires ont été déployés.

Lors d'une réunion à Dacca dimanche, Mme Hasina a renouvelé son offre de dialogue avec l'opposition pour tenter de résoudre la crise, à la condition que le BNP décrète la fin de la grève.

L'histoire du Bangladesh est émaillée de violences, mais l'année 2013 est la plus meurtrière depuis son indépendance en 1971. Au moins 150 personnes ont été tuées à la suite de plusieurs condamnations à mort controversées de leaders islamistes reconnus coupables de crimes de guerre pendant la guerre d'indépendance.