L'ancienne vedette du basket américain Dennis Rodman a indiqué mardi être en route pour la Corée du Nord, mais s'est refusé à dire s'il comptait obtenir la libération d'un Américain emprisonné par Pyongyang.

La flamboyante légende de la NBA avait affirmé à plusieurs reprises qu'il reviendrait en Corée du Nord dans le but de faire libérer l'Américain d'origine coréenne Kenneth Bae, condamné à quinze ans de camp de travail et détenu depuis neuf mois.

«Je n'ai rien promis» à propos de Bae, a cependant indiqué Dennis Rodman mardi à des journalistes, lors de son passage à l'aéroport de Pékin en route pour la capitale nord-coréenne. Une source au ministère du Sport nord-coréen a également souligné que cette visite «n'a rien à voir» avec Bae, affirme l'agence Chine nouvelle.

«Je vais juste rencontrer mon ami Kim (Jong-un, le leader du régime) pour lancer une nouvelle compétition de basket. J'essaye juste de maintenir la communication», a-t-il expliqué.

L'agence de presse officielle nord-coréenne a ensuite confirmé l'arrivée de Rodman à Pyongyang dans un communiqué en ligne.

«Je suis heureux de revenir ici, de rencontrer mon ami», a-t-il déclaré à son arrivée dans la capitale de la Corée du Nord, rapporte de son côté l'agence chinoise Chine nouvelle.

Durant son séjour de quatre jours, Rodman doit entre autres assister à une démonstration de taekwondo et à un match de soccer féminin, et visiter la station touristique du Mont Kumgang, selon la même source.

Rodman avait été invité par les autorités sportives de la Corée du Nord. Il est accompagné notamment par Michael Spavor, un Canadien qui dirige un programme d'échange éducatif appelé le projet Pyongyang, et Joseph Terwilliger, professeur associé de neurologie à l'Université de Columbia à New York, ajoute Chine nouvelle.

Pyongyang avait annulé vendredi l'invitation adressée à un émissaire officiel américain pour discuter du cas de Kenneth Bae, invoquant la participation américaine à des manoeuvres de dissuasion nucléaire avec la Corée du Sud.

Le basketteur à la retraite de 51 ans, aux multiples tatouages et au style excentrique, s'était déjà rendu en février à Pyongyang, un voyage au cours duquel il avait assisté à un match de basketball aux côtés de Kim Jong-un et avait qualifié celui-ci d'«ami pour la vie».

Kim Jong-un, éduqué en Suisse, serait un partisan des Bulls de Chicago, l'équipe à laquelle appartenait Dennis Rodman dans les années 1990, au côté de Michael Jordan.

Alors que l'âge de Kim Jong-un n'est pas connu de façon certaine, Rodman a affirmé qu'il avait 28 ans. D'autres sources lui donnent 30 ans depuis le 8 janvier dernier.

Pyongyang et Washington n'entretiennent pas de relations diplomatiques. Le Département d'État américain avait rejeté en mars l'idée que le basketteur puisse jouer un rôle diplomatique quelconque.

Kenneth Bae, dont le nom coréen est Pae Jun-ho, avait été arrêté en novembre 2012 et accusé par la Corée du Nord, qui interdit tout prosélytisme religieux, d'être un évangéliste ayant introduit dans le pays du matériel visant à déstabiliser le régime.

«Je retournerai là-bas. Je vais essayer d'obtenir la libération de ce type», avait affirmé en mai le sportif tatoué, dans une vidéo publiée par le site américain TMZ, spécialisé dans l'actualité des célébrités.

«J'en appelle au Leader suprême de Corée du Nord, ou à "Kim", comme je l'appelle, pour qu'il me fasse une faveur et libère Kenneth Bae», avait-il par ailleurs écrit sur son compte Twitter.

Un porte-parole pour le commanditaire du voyage de Rodman, le preneur aux livres Paddy Power, a indiqué à l'AFP que le basketteur «ne se rendait pas en Corée du Nord pour discuter de la libération de Kenneth Bae» et que cette visite n'était qu'une «autre tournée de diplomatie du basket».

Le régime nord-coréen a déjà libéré dans le passé des Américains après des visites d'émissaires de haut niveau.