Le couvre-feu était instauré samedi pour la deuxième journée consécutive dans une ville de la région du Cachemire administrée par l'Inde, après que deux personnes eurent été tuées et des dizaines d'autres blessées dans des affrontements entre hindous et musulmans, a indiqué la police.

Des magasins et des bâtiments ont été incendiés vendredi dans les affrontements qui ont éclaté dans la petite ville de Kishtwar, à 150 km au sud-est de Srinagar, capitale d'été du Cachemire, après les prières marquant la fin du ramadan.

Les affrontements ont été déclenchés lorsque quelques centaines de musulmans ont démarré une marche de protestation et ont crié des slogans hostiles à l'Inde, clamant «Nous voulons la liberté». Ils ont alors été attaqués par des hindous.

«Deux personnes sont mortes dans les affrontements, et 23 ont été blessées. Un couvre-feu a été instauré, pour une durée indéterminée», a déclaré à l'AFP l'inspecteur général de la police, Rajesh Kumar.

Le Cachemire est divisé entre l'Inde et le Pakistan, qui revendiquent chacun dans son intégralité cette région himalayenne. La partie administrée par l'Inde est en proie à une insurrection depuis 1989, qui a fait des dizaines de milliers de morts, principalement des civils.

En dépit des manifestations et affrontements, des milliers de musulmans ont fréquenté les mosquées et lieux de prières pour marquer l'Aïd el Fitr, la fin du ramadan.

Les autorités ont envoyé des centaines de soldats et forces paramilitaires fédérales dans la région après plusieurs heures d'affrontements.

Les résidents de Kishtwar ont prétendu que des membres des «comités de défense villageois» (groupes locaux semi-officiels issus principalement de la communauté hindoue et armés par le gouvernement) avaient utilisé des armes lors des affrontements de vendredi.

Un responsable de la police, qui a souhaité garder l'anonymat, a indiqué que ces accusations étaient examinées par les autorités.

Les magasins et commerces sont restés fermés à Srinagar, suivant un appel à la grève lancé par le leader séparatiste Syed Ali Geelani, qui avait appelé à des «manifestations pacifiques» en réponse à ce qu'il a qualifié de «terrorisme d'État» .

Une trentaine de personnes, dont vingt membres des forces de sécurité ont été blessées dans les affrontements à Srinagar.

Pendant ce temps, des commerces et magasins restaient de même fermés à Jammu, capitale d'hiver du Cachemire, à l'appel du parti nationaliste Bharatiya Janata Party (Parti du Peuple indien, BJP opposition).