L'époux d'une Chinoise forcée à avorter à sept mois de grossesse, une affaire qui a scandalisé l'opinion en Chine, a disparu, a annoncé mardi un proche en faisant état du harcèlement quotidien que vie cette famille.    

Feng Jiangmei, déjà mère d'un enfant, avait été forcée à avorter faute de pouvoir payer les 40 000 yuans (6260 $) d'amende pour non-respect de la politique de l'enfant unique.

Une photo la montrant sur son lit d'hôpital, son foetus ensanglanté auprès d'elle, avait entraîné une avalanche de commentaires outrés des internautes à la mi-juin.

Son mari, Deng Jiyuan, a disparu depuis dimanche, a annoncé un proche à l'AFP. « La dernière fois que je l'ai vu, il est parti en disant qu'il devait aller voir un responsable qui voulait le rencontrer », a dit cette personne sous couvert de l'anonymat. « On ne l'a pas revu ».

Mardi toutefois, Deng a appelé sa famille, mais sans toutefois dire où il se trouvait ni s'il allait rentrer chez lui.

Ni la police du district de Zhenping où vit cette famille, ni les autorités de tutelle de la ville d'Ankang (nord) n'étaient joignables mardi.

Depuis dimanche, la famille est harcelée par de nombreuses personnes non identifiées, a ajouté cette source.

Quand cette famille est sortie de l'hôpital, « beaucoup de gens étaient là. Ils ont pendu des bannières à un pont et beaucoup de gens criaient que nous étions des traîtres ».

« Maintenant, où que nous allions nous sommes suivis », a ajouté le proche.

Les autorités chinoises avaient confirmé que la jeune femme avait été obligée d'avorter à sept mois de grossesse et promis de faire toute la lumière sur cette affaire et de sanctionner les responsables.

Les avortements forcés sont très fréquents en Chine, pays le plus peuplé de la planète avec 1,34 milliard d'habitants qui a mis en place une politique drastique de limitation des naissances à la fin des années 1970.

En règle générale, les Chinois dans les villes peuvent n'avoir qu'un enfant et ceux des campagnes deux lorsque le premier est une fille.