Le chef des renseignements taïwanais a affirmé lundi que la Chine prévoyait de construire deux porte-avions supplémentaires, après celui achevé en 2011, le premier de sa flotte.

«Les communistes chinois ont décidé de bâtir eux-mêmes deux porte-avions», a déclaré devant le Parlement Tsai Teh-sheng, le patron du Bureau de la sécurité nationale de l'île.

Selon lui, la construction est prévue pour démarrer en 2013 et 2015, avec date de livraison 2020 et 2022.

Depuis la mi-2011, la Chine a conduit six essais en mer de son premier porte-avions, qui devrait entrer officiellement en service avant la fin de cette année, selon Taïwan.

«Cela peut servir à de simples entraînements, mais il peut aussi être utilisé pour des batailles, si nécessaire», a ajouté le chef des services secrets.

Le porte-avions, un bâtiment long de 300 mètres à l'origine baptisé «Varyag» racheté en 1998 à l'Ukraine puis entièrement rénové et équipé en Chine, avait effectué sa première sortie en mer en août 2011.

Pour l'Armée populaire de libération (APL), la plus grande du monde, ce porte-avions est d'abord un enjeu de prestige, alors que des voisins tels que l'Inde ou la Thaïlande en possèdent déjà, notaient les experts en 2011.

La dimension stratégique est également évidente: les intérêts de la Chine s'étendent dans le monde, elle a besoin d'intervenir plus loin, notamment sur les voies maritimes d'approvisionnement en hydrocarbures.

Des experts indépendants sont persuadés que le ministère chinois de la Défense a déjà engagé, sans le dire, un programme de construction d'un, voire deux autres porte-avions.

Enfin la Chine espère bien grâce au Varyag un effet psychologique régional. Plusieurs différends territoriaux l'opposent à ses voisins, notamment le Japon et le Vietnam, avec des pics de tension chroniques.