La rencontre de deux jours entre les États-Unis et la Corée du Nord à Genève aura permis aux délégations de ces deux pays d'avoir des pourparlers «positifs» et «constructifs» sur le nucléaire, sans toutefois aboutir à une décision concrète.

«Nous avons eu des pourparlers très positifs et généralement constructifs avec la délégation de DPRK (Corée du Nord, ndlr). Nous avons résorbé des divergences sur plusieurs points et exploré des divergences sur d'autres points», a déclaré aux médias le chef de la délégation américaine Stephen Bosworth, après deux jours de discussions.

M. Bosworth a toutefois indiqué que les parties auraient besoin de «davantage de temps et de discussions pour parvenir à un accord» et que les délégations resteraient en contact à travers la mission nord-coréenne auprès de l'ONU à New York.

Il a relevé qu'il restait des désaccords entre les deux capitales, «qui ne peuvent pas être tous surmontés rapidement».

L'émissaire américain a dirigé pour la dernière fois la délégation venue de Washington. Son poste sera désormais confié à Glyn Davis, l'actuel ambassadeur américain auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Le chef de la délégation nord-coréenne, le vice-ministre des Affaires étrangères Kim Kye-Gwan, a de son côté fait état de «grands progrès» et souligné que les deux parties allaient se revoir pour de nouvelles discussions sur les problèmes en suspens.

«Nous avons concentré nos discussions sur des mesures de confiance à élaborer pour améliorer les relations entre la Corée du Nord et les États-Unis, comme convenu lors de notre première série de discussions» en juillet à New York, a-t-il expliqué, cité par l'agence sud-coréenne Yonhap.

Les négociations à Six (les deux Corée, la Chine, le Japon, la Russie et les États-Unis) visent à convaincre Pyongyang d'abandonner son programme nucléaire en échange d'une aide importante.

Ces discussions laborieuses, ouvertes en 2003, sont au point mort depuis décembre 2008. Pyongyang s'en était officiellement retiré en avril 2009, un mois avant de procéder à un deuxième essai nucléaire, après celui de 2006. En 2010, le Nord avait par ailleurs coulé une corvette sud-coréenne, puis bombardé une île sud-coréenne.

Après cette période de fortes tensions, un haut responsable nord-coréen s'était rendu en juillet à New York pour rencontrer Stephen Bosworth, l'émissaire américain pour la Corée.

Malgré l'absence d'avancées concrètes, les États-Unis reprennent la voie du dialogue avec Pyongyang car «il est important de garder la porte ouverte au dialogue», a expliqué un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.

Washington attend du dernier régime stalinien de la planète un engagement formel à ne plus procéder à des essais nucléaires et à ne plus attaquer la Corée du Sud.

M. Bosworth s'est dit mardi «convaincu qu'en poursuivant les efforts de deux côtés nous pouvons atteindre une base raisonnable pour démarrer des discussions formelles en vue de reprendre le processus des négociations à Six».

La veille, il s'était dit «ni optimiste ni pessimiste», mais avait reconnu que les deux délégations avaient «fait quelques progrès».

La rencontre de Genève est intervenue alors que les États-Unis et la Corée du Nord sont parvenus à un accord pour reprendre la recherche des corps de soldats américains disparus pendant la guerre de Corée (1950-53).

Elle coïncidait également avec la visite, depuis dimanche à Pyongyang, du vice-Premier ministre chinois, Li Keqiang.

Li Keqiang, pressenti pour succéder à Wen Jiabao en 2013, a estimé que sa visite devrait aider à relancer les pourparlers à Six sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, selon un communiqué publié par l'agence Chine Nouvelle.

«La Chine apprécie les efforts positifs (de la Corée du Nord) pour améliorer les relations entre le Sud et le Nord (...) et pour la reprise des pourparlers à Six», avait ajouté le communiqué.