Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il a fait une rare apparition publique vendredi aux côtés de son plus jeune fils et dauphin présumé Kim Jong-Un, à l'occasion d'un défilé militaire marquant le 63e anniversaire du régime communiste, selon les médias officiels.

La télévision nord-coréenne a montré les deux hommes applaudir de la tribune d'honneur au passage des unités motorisées sur la vaste place qui porte le nom du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung, défunt père de Kim Jong-Il.

Lance-roquettes multiples (LRM) et batteries antiaériennes ont notamment été exhibés au cours de la cérémonie emmenée au pas de l'oie par les Gardes rouges ouvriers et paysans, a écrit l'agence de presse officielle du pays.

Ces réservistes ont chaleureusement salué leur dirigeant qui «a fait des Gardes rouges ouvriers et paysans une unité de combat invincible, et érigé le pays en une forteresse imprenable», a ajouté l'agence.

Arborant drapeaux ou pancartes sur lesquelles l'on pouvait lire «Kim Il-Sung», «Kim Jong-Il» et «Gloire», la foule qui s'était massée sur la place s'est égayée lorsque Kim Jong-Il s'est avancé pour répondre aux vivats, a poursuivi l'agence.

Plus tôt dans la journée, le père et le fils avaient visité le Palais de Kumsusan où le corps embaumé de Kim Il-Sung repose dans un cercueil en verre depuis sa mort en 1994. Il demeure «président éternel».

Le nom du dernier des Kim, Kim Jong-Un, héritier présumé de l'unique dynastie communiste au monde, figurait en première place sur la liste des dignitaires du Parti des Travailleurs de Corée et de l'armée qui accompagnaient le dirigeant nord-coréen dans ce déplacement.

Fin 2010, Kim Jong-Il a promu son fils, qui serait né en 1982 ou 1983, au rang de général quatre étoiles et lui a confié deux postes cruciaux au sein du parti communiste, confirmant son statut de probable successeur.

Âgé de 69 ans, Kim Jong-Il a été victime en août 2008 d'une attaque cérébrale.

Les festivités nord-coréennes ont été fraîchement accueillies en Corée du Sud. Une centaine de personnes, majoritairement des réfugiés du Nord, ont fait passer de l'autre côté de la frontière 300 000 tracts hostiles au régime de Pyongyang en les attachant à des ballons gonflés à l'hélium.

«Luttons contre la dictature comme les rebelles libyens», disait un tract. Les ballons étaient lestés de DVD et de billets de banque pour inciter les Nord-Coréens à ramasser les tracts malgré les risques.