Les médias d'État birmans ont abandonné les slogans qui fustigeaient les médias étrangers comme la BBC, accusés de diffuser des «programmes meurtriers» et de «semer la haine parmi le peuple».

Ces bandeaux incendiaires étaient publiés depuis plusieurs années en dernière page de quotidiens officiels, dont le journal en anglais New Light of Myanmar.

Mais ces derniers jours, les journaux ont mis fin à cette rhétorique accompagnée de formules telles que «l'anarchie engendre l'anarchie, pas la démocratie», ou «Éliminez ceux qui incitent aux troubles et à la violence».

«Nous avons arrêté ces slogans sur la BBC et VOA (Voice of America, ndlr) étant des meurtriers sur les ondes dans les journaux d'État», a indiqué à l'AFP un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.

«Nous voulions simplement couvrir plus d'informations dans les journaux», a-t-il ajouté, précisant que ces messages quasiment quotidiens depuis le cyclone Nargis en 2008 étaient arrêtés indéfiniment.

Le régime birman avait été très critiqué pour sa gestion de cette catastrophe qui avait fait 138 000 morts et disparus.

De nombreux Birmans comptent sur les émissions de radio diffusées depuis l'extérieur du pays pour s'informer. L'opposante Aung San Suu Kyi était elle-même une auditrice fidèle de la BBC et d'autres lors de ses longues années de résidence surveillée.

La semaine dernière, le nouveau gouvernement «civil» a annoncé la mise en place d'une équipe de porte-parole chargée de diffuser des informations et de tenir régulièrement des conférences de presse.

Lors de la première vendredi dans la capitale Naypyidaw, le gouvernement, qui semble tenter d'apaiser les critiques, a promis de continuer le dialogue avec Mme Suu Kyi, qui a rencontré par deux fois ces dernières semaines le ministre du Travail.

Il a également annoncé la visite du rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'Homme en Birmanie Tomas Ojea Quintana. Des responsables ont précisé mercredi qu'il serait dans le pays du 21 au 25 août.

Depuis les élections décriées de novembre, la junte du généralissime Than Shwe s'est auto-dissoute et a passé la main fin mars à un gouvernement dit «civil» mais entièrement contrôlé par les militaires.