Les talibans ont tué mercredi huit policiers à un poste de contrôle dans le centre de l'Afghanistan, une nouvelle attaque le jour où le président Barack Obama doit annoncer l'étendue du début du retrait des soldats américains après dix ans de guerre.

Les insurgés islamistes, qui multiplient ce genre d'actions de guérilla dans tout le pays, ont lancé leur attaque à l'aube contre un check-point de la province de Ghazni, une place forte des talibans, et les échanges de tirs ont duré plusieurs heures, a indiqué à l'AFP le chef des services de renseignement de la province, Sayed Amir Shah.

«Huit policiers ont été tués», a-t-il ajouté.

Le gouverneur adjoint de Ghazni, Mohammad Ali Ahmadi, a confirmé l'attaque et le bilan.

Zabihullah Mujahid, l'un des porte-parole des talibans, a revendiqué l'attaque dans un court texte envoyé à l'AFP.

Plusieurs attentats et attaques des talibans ont visé et parfois tué ces derniers mois des gouverneurs et de hauts responsables de provinces dans tout le pays, ainsi que des responsables de la police et de simples agents ou soldats dans leurs postes.

Mardi, un kamikaze taliban a tué deux civils en faisant exploser sa bombe après avoir tenté en vain de pénétrer dans les bureaux du gouverneur d'une province du nord, Parwan, d'ordinaire relativement épargnée par l'insurrection.

La rébellion des talibans et de leurs alliés n'a cessé de gagner du terrain, même dans des zones jusqu'alors épargnées, notamment dans le nord où ils multiplient les actions de guérilla.

Et ce, malgré la présence de plus de 140 000 soldats des forces internationales, dont près de 100 000 Américains.

Le président des États-Unis Barack Obama doit annoncer mercredi sa décision sur l'étendue du début du retrait des soldats américains d'Afghanistan prévu le mois prochain, dans un discours qui pourrait, près de dix ans après le début de la guerre, en esquisser une stratégie de sortie.

Un haut responsable américain a affirmé à l'AFP que l'opération concernerait «vraisemblablement» 10.000 hommes, en deux vagues, avant la fin de l'année, un début de retrait limité donc.

Sous la bannière de l'OTAN, les États-Unis disposent actuellement de 99 000 soldats en Afghanistan aux côtés de 47 000 hommes d'autres pays de l'Alliance atlantique, selon le Pentagone.

Or, comme dans la plupart des capitales occidentales, l'opinion publique américaine est majoritairement en faveur d'un retrait de ce que nombre d'experts qualifient de «bourbier», près de dix ans après l'intervention militaire internationale menée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, opération qui a chassé les talibans du pouvoir.

En vertu d'un plan de «transition» de l'OTAN et des États-Unis, les troupes de combats étrangères doivent entamer leur retrait en juillet et devront avoir quitté le pays fin 2014, en ayant transmis progressivement aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité de leur pays, une gageure selon la plupart des experts qui pensent qu'elles sont ni prêtes ni suffisamment fiables pour cela.

Le président afghan Hamid Karzaï et le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, ont également confirmé ces derniers jours que les États-Unis avaient entamé un dialogue avec les taliban, mais que ce processus n'en n'était qu'à l'état de contacts «préliminaires» selon M. Gates.