Des soldats sud-coréens ont ouvert le feu par erreur sur un avion de ligne Airbus 321 de la compagnie Asiana, sans l'atteindre, après l'avoir confondu avec un appareil militaire nord-coréen, a annoncé samedi un porte-parole des Marines sud-coréens.

L'incident s'est produit près de la ligne de démarcation entre les deux pays lorsque l'avion de la compagnie sud-coréenne Asiana était en phase d'approche de l'aéroport international d'Incheon, selon ce porte-parole cité par l'agence Yonhap.

Des soldats en faction sur l'île de Gyodong, à 1,7 km au sud de la frontière avec la Corée du Nord, ont ouvert le feu avec leurs fusils d'assaut K-2 en direction de l'appareil.

«Les tirs ont duré environ 10 minutes mais l'avion était hors de portée et n'a subi aucun dommage», a ajouté le porte-parole. Les soldats ont ouvert le feu après avoir pris l'appareil pour un avion nord-coréen, selon lui. Les soldats ont tiré 99 balles, selon Yonhap.

Le vol Asiana, avec 119 personnes à bord, arrivait de Chine et suivait une route habituelle, selon un contrôleur aérien interrogé par l'AFP.

«Il volait normalement. Et n'a pas dévié de sa route», a indiqué le contrôleur aérien.

Les Marines sud-coréens vont entraîner leurs soldats à distinguer un avion civil d'un avion militaire ennemi, a annoncé l'agence Yonhap.

Après quelques mois de calme relatif, la Corée du Nord a récemment haussé le ton envers son voisin du Sud, annonçant fin mai qu'elle renonçait désormais à toutes négociations avec le gouvernement sud-coréen et qu'elle cessait les liens de communication militaires.

Séoul a indiqué cette semaine ne pas exclure la possibilité d'une «provocation» lancée par la Corée du Nord.

L'armée suit de près les mouvements de troupes au Nord et se tient prête à faire face à «tout type de provocation».

Le ministre de la Défense, Kim Kwan-Jin, avait demandé en mars à ses troupes d'ouvrir le feu en cas d'attaque nord-coréenne sans attendre les ordres des commandants sud-coréens.

L'armée est également sur le point de déployer des hélicoptères d'attaque sur la plus grande des îles frontalières avec la Corée du Nord, près de la zone frontalière disputée entre les deux pays en mer Jaune, selon un rapport du ministère de la Défense cité par l'agence Yonhap.

Les tensions entre les deux Corées sont vives depuis une série d'incidents frontaliers, dont le bombardement d'une île du sud par le Nord ayant fait quatre morts en novembre dernier.

Ces tensions rendent encore plus compliquée la reprise des discussions à six pays (deux Corées, Russie, Chine, Japon, États-Unis) sur la dénucléarisation de la Corée du Nord au point mort depuis avril 2009.