L'usine de décontamination des eaux radioactives construite à la centrale nucléaire de Fukushima (nord-est du Japon) a commencé vendredi soir à retraiter quelque 100 000 tonnes d'eau radioactive, a annoncé la compagnie d'électricité qui gère le site.

Un responsable de Tokyo Electric Power (Tepco) a indiqué que l'opération, basée sur des procédés du groupe nucléaire français Areva et de la société américaine Kurion, avait débuté à 20H00 (11H00 GMT).

Il s'agit d'une étape importante vers la stabilisation des réacteurs, que Tepco espère obtenir d'ici à janvier.

Quelque 100 000 tonnes d'eau hautement radioactive se sont accumulées dans les bâtiments des réacteurs et des turbines de Fukushima Daiichi (N°1) depuis le séisme et le tsunami du 11 mars.

Ces effluents empêchent les ouvriers de pénétrer dans les installations pour réactiver des circuits de refroidissement du combustible nucléaire, endommagés par une vague de 14 mètres de haut qui a déferlé sur la centrale.

L'usine de décontamination sera capable de traiter 50 tonnes d'effluents par heure, soit 1200 tonnes par jour, en divisant la radioactivité par un facteur de 1000 à 10 000 fois.

La compagnie Tepco, qui a réussi à stopper la fusion du combustible en arrosant les réacteurs jour et nuit avec de l'eau de mer, puis de l'eau douce, est aujourd'hui encore contrainte d'injecter environ 500 tonnes d'eau chaque jour, dont une partie s'accumule dans les installations.

Tepco pourra ensuite réutiliser le liquide décontaminé dans les circuits de refroidissement une fois qu'ils seront rétablis.

Mais l'opérateur va devoir régler un autre problème: les boues radioactives issues du traitement de décontamination.

«Nous nous attendons à un volume de 2000 mètres cubes», a déclaré un responsable, Junichi Matsumoto. «Nous avons prévu un espace de stockage temporaire, mais nous étudions une solution pour conserver (les résidus) légalement à moyen et long terme.»

«Nous n'avons pas encore décidé comment exactement traiter ces boues», a-t-il dit.

Le 17 avril, Tepco a annoncé qu'il espérait réduire de façon importante les fuites radioactives de la centrale d'ici à juillet et parvenir à stabiliser la température des réacteurs sous les 100 degrés Celsius au plus tard en janvier.

Vendredi, l'opérateur a réaffirmé devant la presse que ce calendrier était toujours d'actualité.