Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il est arrivé mardi dans la ville de Nankin, nouvelle étape d'une visite en Chine apparemment destinée à lui faire comprendre les clés de la forte croissance économique, a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap.

Après avoir passé deux nuits dans la ville voisine de Yangzhou, Kim Jong-Il est arrivé à Nankin dans un convoi d'une quarantaine de voitures, poursuivant une visite entourée, comme à chaque fois, de la plus grande discrétion, a précisé l'agence sud-coréenne.

Le train spécial qui a amené le dirigeant nord-coréen depuis la Corée du Nord a également quitté Yangzhou pour Nankin, toujours selon Yonhap, citant des sources non identifiées.

Selon le journal chinois Global Times, M. Kim, qui est âgé de 69 ans, a visité lundi la zone industrielle de Yangzhou, et notamment une usine de fabrication de panneaux solaires.

Dans cette ville, il a selon Yonhap dîné avec l'ancien président chinois Jiang Zemin, qui en est originaire. En 1991 à Yangzhou, M. Jiang, alors secrétaire général du Parti communiste chinois, avait rencontré Kim Il-Sung, le père de Kim Jong-Il et fondateur du régime nord-coréen.

À Nankin, l'actuel numéro un nord-coréen s'est rendu dans une usine de fabrication de téléphones portables, de postes de télévision et d'autres produits électroniques, toujours selon l'agence sud-coréenne.

Pékin n'a pas fourni d'informations mardi sur le programme ou l'objectif de la visite de Kim Jong-Il. «Les autorités compétentes publieront des informations le moment venu», a déclaré Mme Jiang Yu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Consolider et développer l'amitié et la coopération entre la Chine et la Corée du Nord est une politique inébranlable du gouvernement et du Parti communiste chinois», a-t-elle rappelé.

Le périple chinois de Kim Jong-Il, qui a commencé vendredi dernier, pourrait durer une semaine, selon Yonhap. C'est sa troisième visite en Chine en un peu plus d'un an.

Elle pourrait être le signe d'une dépendance de plus en plus grande de Pyongyang à l'égard de l'aide chinoise, alors que la Corée du Nord est confrontée à une situation alimentaire très délicate et subit des sanctions internationales en raison de la poursuite de son programme nucléaire.

Confronté à une grave pénurie alimentaire, le régime nord-coréen a demandé de l'aide aux États-Unis, dont une délégation est arrivée mardi à Pyongyang «pour évaluer des questions humanitaires» au cours d'une visite de cinq jours en Corée du Nord, a rapporté l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Lors de sa précédente visite en Chine, le président Hu Jintao avait appelé Kim Jong-Il à mettre en oeuvre des réformes économiques pour sortir son pays du sous-développement.

Le régime de Pyongyang, seule dynastie communiste au monde, a été jusqu'ici réticent à s'engager sur la voie des réformes de peur de voir son emprise sur le peuple s'effriter.