Les États-Unis ont les moyens de détruire les sites nord-coréens de lancement de missiles et d'empêcher Pyongyang de s'en servir pour menacer ses voisins, a affirmé le général Walter Sharp, commandant les forces américaines en Corée dans un entretien rendu public jeudi.



«L'alliance a la capacité de le faire», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision publique PBS qui doit diffuser l'entretien la semaine prochaine.

«Nous devons être prêts d'abord à dissuader, mais si la dissuasion ne fonctionne pas, à répondre. Et cela comprend la capacité (...) de ne pas permettre à la Corée du Nord de lancer un missile Taepodong ou un missile balistique intercontinental (ICBM)», a-t-il ajouté.

En visite en Chine, le secrétaire à la Défense Robert Gates a affirmé en début de semaine que Pyongyang aurait mis au point un missile ICBM d'ici cinq ans, constituant une menace directe pour les États-Unis.

Pyongyang a procédé à trois tirs d'essais de missiles intercontinentaux, le plus récent en avril 2009 lorsqu'un missile a survolé le Japon avant de retomber dans le Pacifique.

La Corée du Nord a exprimé sa volonté de retourner sous conditions à la table des négociations à six réunissant outre les deux Corées, le Japon, la Chine, les États-Unis et la Russie, qu'elle avait quittée au printemps 2009.

Mais les États-Unis exigent d'abord des «preuves concrètes qu'elle est finalement sérieuse à propos des négociations», selon Robert Gates.

«Ce à quoi nous assistons, nous l'avons malheureusement vu de nombreuses fois par le passé: la Corée du Nord mène des actions provocatrices et des attaques, avec une rhétorique montrant combien elle est forte et puissante et à la suite de cela, elle dit «OK, il est temps, j'ai repris la main, je peux retourner à la table des négociations pour demander de l'aide»», a expliqué le général Sharp.

Jusqu'à présent, Pyongyang n'a pas apporté «la preuve de sa sincérité», a-t-il ajouté.