La Chine a retiré mercredi deux patrouilleurs de ses pêcheries qui croisaient autour d'îlots au centre d'une crise diplomatique avec le Japon, ont annoncé les autorités nippones.

«Les garde-côtes suivaient ces deux navires au radar. Ils sont partis à l'aube et ont quitté la zone», a déclaré une porte-parole des garde-côtes japonais à l'AFP.

Pékin avait dépêché ces bateaux le 23 septembre, afin de protéger les pêcheurs chinois opérant près de ces îlots de mer de Chine orientale, appelés Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, contrôlés par Tokyo mais revendiqués aussi par la Chine et Taïwan.

Le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshito Sengoku, a toutefois prévenu que les autorités japonaises continueraient «de surveiller avec attention» la zone, jugeant impossible «de prédire les activités futures des patrouilleurs des pêcheries chinoises».

Une crise diplomatique a éclaté après l'arraisonnement le 7 septembre d'un chalutier chinois par les garde-côtes japonais, qu'il venait de percuter à proximité de ces terres inhabitées.

Pékin a protesté contre la détention au Japon du capitaine du bateau de pêche chinois et gelé tout contact de haut niveau avec Tokyo, avant que les autorités nippones ne libèrent l'officier le 24 septembre.

Les Premiers ministres japonais, Naoto Kan, et chinois, Wen Jiabao, se sont rencontrés lundi à Bruxelles et sont tombés d'accord pour améliorer les relations bilatérales, faisant ainsi retomber la tension. Chacun a néanmoins réaffirmé la souveraineté de son pays sur les îlots, entourés d'eaux poissonneuses et dont le sous-sol pourrait renfermer des hydrocarbures.

M. Sengoku n'a pas voulu confirmer que le départ des patrouilleurs chinois était lié à l'apaisement de la crise, estimant que d'autres raisons pouvaient expliquer le retrait de ces bateaux, sans plus de précision.

Parmi les mesures de rétorsion lancées par Pékin au plus fort de la querelle, le Japon accuse la Chine d'avoir décrété un embargo de fait sur les exportations vers l'archipel de terres rares, des ressources minérales essentielles pour les secteurs de l'électronique et de l'automobile.

Le régime chinois a démenti, mais les importateurs japonais ont confirmé un blocage des livraisons. Des négociants nippons ont affirmé ces derniers jours qu'ils avaient pu reprendre les procédures douanières préalables à l'achat de ces précieuses substances, mais les importations n'ont pas encore redémarré, selon les mêmes sources.

Un Japonais interpellé le 20 septembre dans la province du Hebei (nord) reste en outre détenu par les autorités chinoises qui l'accusent d'avoir «filmé illégalement des installations militaires».

Selon son employeur, une entreprise de BTP nippone, ce salarié préparait un projet d'élimination des quelque 400 000 armes chimiques laissées par l'armée japonaise à la fin de la Deuxième guerre mondiale en Chine. Le Japon a été chargé par l'ONU de nettoyer les sites pollués.

Trois collègues du détenu, interpellés dans la même affaire, ont en revanche été libérés et sont rentrés au Japon la semaine dernière.