Ratna Kurnia Sari boite et ses vêtements sont couverts de poussière, mais l'étudiante de 20 ans peut s'avouer chanceuse: elle vient de sortir vivante des ruines d'une école de Padang où elle était coincée depuis 40 heures.

À quelques mètres, une autre jeune femme de 20 ans, Nopa Labianawho, continue à appeler frénétiquement les sauveteurs. Un amoncellement de murs et de poutres la maintiennent ensevelie. Pour Ratna, le calvaire a pris fin. Une issue heureuse rare deux jours après le séisme de magnitude 7,6 ayant dévasté l'école de langue Prayoga où elle étudiait mercredi après-midi.

«Je l'ai sortie de là. Elle est consciente. Elle est seulement blessée à une jambe». Le soldat Ali Muzer ne cache pas sa joie après des heures d'efforts à déblayer les ruines de l'école.

La tâche est rude car les sauveteurs doivent s'accomoder du manque d'équipements et de la pression des familles des disparus. Mais aussi de l'odeur de corps en décomposition, qui indique que de nombreuses victimes sont enterrées dans les débris.

«La puanteur est très forte mais il faut en faire abstraction. Nous devons uniquement nous concentrer sur la fouille», affirme Mas Rizal Rabis, un pompier de 30 ans qui n'a pas quitté les lieux durant la nuit de jeudi à vendredi.

«Je crois que nous allons réussir à les sauver toutes les deux», espère-t-il en évoquant les deux étudiantes.

Il y aurait seize jeunes, dont une enseignante, sous les décombres, selon Erfina Herawati, 22 ans, qui suivait aussi des cours de langue à l'école.

Attendant anxieusement, les proches se plaignent du manque de moyens dont disposent les sauveteurs et de la lenteur de l'arrivée de renforts. «Ils auraient besoin de chiens et d'équipements perfectionnés pour repérer les victimes», estime Erfina Herawati.

Febi Dwirahmadi, de la Croix Rouge, regrette surtout l'absence de pelleteuses pour accélérer le déblaiement et d'appareils électriques pour découper les morceaux de métal.

Au milieu des scènes de désolation de Padang et ses environs, un message d'optimisme est donné par un couple. Il a décidé de maintenir son mariage, malgré tout, vendredi après-midi, dans le village de Parak Buruk, dont une partie des maisons ne sont qu'amas de murs et de ferraille.

«Je le considère comme un défi de Dieu», confie la mariée, Linda Wati, 25 ans, qui attend une quarantaine d'invités.

Après la célébration, il sera temps de penser à reconstruire la maison.