La Corée du Nord a activé dimanche son système de radars en vue du lancement controversé de sa fusée qui est «imminent», selon l'agence sud-coréenne Yonhap, alors que Séoul a convoqué une réunion d'urgence.

La coiffe de protection de la fusée a été retirée et les systèmes radars chargés de suivre la trajectoire de l'engin ont été activés, selon l'agence.

«Au vu de ces éléments le tir pourrait avoir lieu aujourd'hui (dimanche)», a déclaré à Yonhap une source sous couvert d'anonymat.

Des signes d'activité, notamment des mouvements de véhicules, ont été décelés sur le site de lancement de Musudan-ri dans le nord-est de la Corée du Nord, selon la même source.

Par ailleurs, la radio officielle nord-coréenne a prévu un temps dégagé et un vent modéré, toujours selon Yonhap. Samedi, le lancement semble avoir été différé en raison de mauvaises conditions climatiques.

Le lancement pourrait intervenir à 12h00 locales ou en début d'après-midi, a indiqué à l'AFP Baek Seung-joo, expert auprès de l'Institut coréen d'études stratégiques.

Le président Lee Myung-bak, dont le pays a affiché sa farouche opposition au tir, a convoqué dimanche une réunion de sécurité extraordinaire, a indiqué un porte-parole de la présidence.

La Corée du Nord a annoncé qu'elle allait mettre en orbite, entre le 4 et le 8 avril, un «satellite de télécommunications» devant survoler le nord de l'archipel japonais.

La fenêtre quotidienne de lancement se situerait entre 11h00 et 16h00 locales.

Les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques soupçonnent que ce lancement ne masque un tir expérimental de missile longue portée Taepodong-2.

La Corée du Nord avait provoqué deux crises internationales en 1998 puis en 2006 en procédant à des tirs de missiles longue portée. Le tir de 2006 avait été unanimement condamné à l'ONU avec une résolution assortie de mesures contraignantes.

Le gouvernement japonais, qui a déployé des batteries de missiles antimissiles à Tokyo et dans les environs, a promis d'abattre tout engin qui menacerait son territoire.

Tout en affichant une certaine retenue à l'égard de l'imprévisible régime communiste, le président américain Barack Obama a appelé vendredi le Nord à stopper les préparatifs du lancement.

«Nous avons fait savoir clairement aux Coréens du Nord que leur lancement de missile est provocateur», avait-il déclaré à Strasbourg (France) où s'est tenu un sommet de l'Otan.

Pyongyang a rétorqué qu'il assimilerait toute interception de sa fusée à un «acte de guerre» et que de nouvelles sanctions de l'ONU seraient perçues comme «un acte hostile» entraînant la rupture des négociations sur sa dénucléarisation.

Puissance nucléaire depuis le 9 octobre 2006, la Corée du Nord est engagée depuis six ans dans de laborieuses négociations à six pays (deux Corée, Etats-Unis, Japon, Chine et Russie) en vue d'un démantèlement de ses installations atomiques en échange d'une aide économique et de garanties de sécurité.

Les tractations achoppent depuis plusieurs mois sur les modalités de vérification du démantèlement.