Des manifestants, qui avaient encerclé mardi à Bangkok les bureaux du Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva, ont juré jeudi de mener une campagne de longue durée pour «renverser le gouvernement par tous les moyens».

Cette menace des «chemises rouges» --surnom des partisans de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra-- a été proférée à la veille d'un sommet des dix pays de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) qui se tiendra jusqu'à dimanche dans la station balnéaire de Hua Hin, à 180 kilomètres au sud-est de Bangkok. La Thaïlande préside actuellement l'Asean.

A Bangkok, le nombre de manifestants rassemblés pour un sit-in devant le siège du gouvernement est tombé à environ 800 jeudi (contre 10.000 mardi), selon la police. Mais un de leurs leaders, Jatuporn Prompan, a déclaré à la presse que le combat des «chemises rouges» se poursuivrait jusqu'à la chute du Premier ministre Abhisit Vejjajiva, en fonction depuis à peine deux mois.

«Le mouvement de protestation est entré dans sa troisième journée et nous n'avons pas encore de réponse du Premier ministre à nos exigences (dissolution du Parlement, nouvelles élections, rétablissement de la Constitution de 1997 abolie par l'armée)», a déploré M. Jatuporn.

«Par conséquent, nous avons durci notre mouvement pour renverser le gouvernement par tous les moyens. Les manifestations vont durer et s'étendre», a-t-il ajouté.

Les «chemises rouges» se sont toutefois engagés à ne pas perturber le sommet de l'Asean à Hua Hin où la sécurité a été considérablement renforcée jeudi.

A Bangkok, des dizaines de manifestants se sont rendus au siège d'une commission anticorruption, mise en place par la junte militaire ayant renversé M. Thaksin en 2006, et, selon des images de la télévision, ils ont jeté des oeufs sur le bâtiment et brûlé une couronne de fleurs.

M. Thaksin, qui est poursuivi pour corruption en Thaïlande, a prévu de s'exprimer lundi devant le club des correspondants étrangers à Hong Kong.