Le directeur de la police fédérale américaine (FBI), Robert Mueller, a estimé lundi qu'après les attentats de Bombay qui ont fait 172 morts fin novembre, des villes américaines pourraient être la cible d'attaques de même type.

«Combien de villes dans le monde pourraient être la proie de tels attentats ? Combien de villes, ici, aux États-Unis ?», a interrogé M. Mueller, en poste depuis le 9 septembre 2001, lors d'une conférence consacrée à la lutte contre le terrorisme au Conseil des relations internationales de Washington. Il a cité Seattle (État de Washington, nord-ouest), San Diego (Californie, sud-ouest), Miami (Floride, sud-est) et Manhattan à New York (nord-est).

«Ces attentats nous rappellent que ces terroristes, avec un vaste programme et peu d'argent, peuvent utiliser des armes rudimentaires pour optimiser leur impact», a ajouté M. Mueller.

Pour lui, les États-Unis sont toujours sous la menace d'Al-Qaeda mais «doivent se concentrer sur des groupes terroristes moins connus», ainsi que sur des terroristes à l'intérieur des frontières américaines. Il a évoqué des «poches» radicales qui se développent dans le monde et «s'identifient à Al-Qaeda et à son idéologie».

Mais surtout, a-t-il précisé, depuis le 11-Septembre aux États-Unis, «nous avons appris l'existence de jeunes gens issus de communautés, radicalisés et recrutés pour se rendre en Afghanistan, en Irak, au Yémen ou en Somalie».

«Un homme de Minneapolis est devenu ce que nous pensons être le premier citoyen américain à mener un attentat suicide» en Somalie, en octobre, a détaillé le directeur du FBI, en précisant que le jeune homme s'était «radicalisé dans sa ville de naissance, dans le Minnesota» (nord).

«Il s'agit d'une perversion de notre histoire d'immigration», a-t-il estimé.