Le stratège républicain Karl Rove, dit le «cerveau» de George W. Bush, rêvait d'instaurer aux États-Unis une majorité permanente qui réduirait les démocrates à l'opposition perpétuelle. Au lendemain des élections présidentielles de 2004, le président était tellement fier de lui qu'il l'avait appelé «l'architecte». Disons qu'il n'a pas utilisé ce mot aujourd'hui lors de sa conférence de presse.Le stratège avait prédit un triomphe des républicains à la Chambre des représentants et au Sénat. Il s'est évidemment trompé là-dessus. Mais la défaite du GOP ne se limite pas au Congrès. Le parti a perdu six postes de gouverneur et subi des pertes importantes dans les assemblées législatives de plusieurs États. Au New Hampshire les démocrates ont pris le contrôle des deux chambres pour la première fois depuis 1874! Au Colorado, ils sont les seuls maîtres à bord pour la première fois depuis 1960.

Au lendemain des élections, les démocrates dominent sans partage les assemblées législatives de 15 États. Les républicains avaient réussi le même exploit à la faveur des élections de mi-mandat de 1994.

Rove n'est évidemment pas l'unique responsable de la déconfiture républicaine. Il ne fait pas partie des idéologues qui ont voulu la guerre en Irak. Il n'a fait qu'exploiter les peurs et les divisions des électeurs. Et cela n'aura duré qu'un temps.