Après le Botox, voici la Bo-tax. Euh, la Bo-tax? C'est le nom donné à une surtaxe de 5% que les démocrates du Sénat veulent imposer sur les chirurgies plastiques électives afin de financer une partie de la réforme du système de santé. Bonne idée? Avant de débattre de la question, vous serez peut-être intéressés de savoir que l'industrie de la chirurgie plastique et celle de la pharmacie ne sont pas les seules à s'opposer à cette proposition. Elles ont en effet pour alliées des féministes de renom, dont Gloria Steinem, pionnière du mouvement de libération des femmes, et Terry O'Neill, présidente de NOW (National Organization for Women), comme on peut le lire ici. Je cite O'Neill :

«Maintenant, ils vont imposer aux femmes d'âge moyen une nouvelle taxe dans une société qui les dévalue parce qu'elles sont d'âge moyen. J'ai 57 ans. Je sympathise vraiment avec les femmes qui sont sur le marché du travail. Le mouvement des femmes n'est pas intéressé outre mesure par les tendances superficielles de la mode ou de la beauté. La question qui importe est de savoir si nous participons pleinement aux vies de nos communautés. Et les femmes d'âge moyen n'y arrivent pas vraiment. Je connais plusieurs femmes dont les salaires ont plafonné ou baissé lorsqu'elles ont atteint un certain âge.»

Kate Harding critique ici O'Neill et Steinem, qui défendent à son avis la cause de femmes blanches plus riches que la moyenne face à des employeurs sexistes, racistes et âgistes en empruntant le discours d'industries dont la fortune dépend de critères de beauté sexistes, racistes et âgistes.

(Photo AFP)