Le journaliste de Politico Mike Allen croit savoir que Barack Obama annoncera lundi son choix pour remplacer le juge John Paul Stevens à la Cour suprême. Et, comme il l'écrit dans ce billet, les conseillers de la Maison-Blanche seraient immensément surpris si le président ne désignait pas Elena Kagan, ex-doyenne de la faculté de droit de Harvard, qui agit aujourd'hui à titre d'avocate principale du gouvernement fédéral devant la Cour suprême (son titre officiel est solicitor general).

Si Kagan est choisie, les républicains auront du mal à stopper sa confirmation au Sénat, mais leur principal angle d'attaque ne fait guère de doute, comme l'explique aujourd'hui le New York Times dans cet article. Du temps où elle était doyenne de la faculté de droit de Harvard, la juriste a critiqué vigoureusement la loi don't ask, don't tell qui impose aux militaires américains homosexuels de ne pas dévoiler leur orientation sexuelle sous peine d'être expulsés des rangs de l'armée. Elle a également participé à la bataille juridique contre une loi qui prive les institutions d'enseignement supérieur de leurs subventions fédérales si elles interdisent aux recruteurs militaires l'accès à leurs campus.

Or, pendant près d'un quart de siècle, la faculté de droit de Harvard a refusé de collaborer avec les recruteurs militaires au motif que l'armée américaine cautionne la discrimination contre les soldats ouvertement homosexuels. La politique de la faculté de droit a changé en 2002, sous la pression de l'administration Bush. Devenue doyenne l'année suivante, Kagan n'a pas dérogé à la nouvelle politique, mais elle a dénoncé à maintes reprises la loi don't ask, don't tell, la qualifiant notamment d'«injustice morale du premier ordre».

(Photo AP)