Les États-Unis ont pris hier des sanctions économiques contre trois dirigeants syriens ayant joué un rôle direct dans la répression sanglante des manifestations contre le régime de Damas. Le président syrien n'est pas lui même visé par les sanctions annoncées par Barack Obama, qui n'a pas non plus réclamé son départ malgré les quelque 40 manifestants tués hier en Syrie. Pourquoi?

Le New York Times tente aujourd'hui d'expliquer dans cet article l'approche (prudente, timide ou hypocrite) de l'administration américaine vis-à-vis de la Syrie d'Al-Assad, approche qui diffère évidemment de la stratégie adoptée face à la Libye de Mouammar Kadhafi. Je traduis un passage clé de l'article du Times :

«Les réponses américaines divergentes illustrent les calculs profondément différents auxquels font face les États-Unis dans ces pays. Malgré tous les parallèles avec la Libye, M. Assad est beaucoup moins isolé sur le plan international que le leader libyen (...) Il commande une armée plus compétente, dont les experts doutent qu'elle puisse se retrourner contre lui, comme l'armée égyptienne l'a fait contre le président Hosni Moubarak. Et les retombées du départ de M. Assad seraient à la fois plus importantes et imprévisibles que dans le cas du colonel Kadhafi.

«La Syrie est importante d'une manière dont la Libye ne l'est pas», a déclaré Steven A. Cook, spécialiste du Moyen-Orient au Conseil des relations étrangères. «La Libye ne représente pas un enjeu vital pour les États-Unis, alors que la déstabilisation de la Syrie aurait des répercussions en Irak, au Liban et en Israël.»