Tous les analystes semblent s'accorder sur ce point : la Cour suprême des États-Unis semble réticente à donner raison aux opposants de la Proposition 8, qui veulent obtenir la reconnaissance du droit des homosexuels de se marier non seulement en Californie mais dans tous les États américains.

Les juges de la plus haute instance pourraient même trouver un moyen de ne pas se prononcer sur cette cause en concluant que la plainte des défenseurs de la Proposition 8 - des citoyens privés - est irrecevable. Après tout ni le gouverneur de Californie ni sa ministre de la Justice ne croient en la constitutionnalité de la Proposition 8, le référendum qui avait interdit en 2008 le mariage homosexuel dans leur État. On peut lire ici le compte rendu du Washington Post.

L'avocat des partisans de la Proposition 8, Chuck Cooper, a par ailleurs eu du mal à défendre son principal argument en faveur du mariage traditionnel - la procréation -, comme le souligne l'analyste Jeffrey Toobin dans cette chronique. Dans une remarque qui a fait éclater de rire les spectateurs, la juge Elena Kagan lui a notamment déclaré :

«Je peux vous assurer que, si la femme et l'homme ont tous les deux plus de 55 ans, ce mariage ne produira pas beaucoup d'enfants.»

La Cour suprême se penche aujourd'hui sur une cause moins complexe, la loi fédérale de Défense du mariage, qui empêche les homosexuels légalement mariés dans neuf États d'être reconnus comme tels au niveau fédéral et de profiter des mêmes droits que les couples hétérosexuels.