Le New York Times et ABC News sont au nombre des médias américains qui ont commencé à ébaucher le portrait de Dylann Roof, l'auteur présumé de la fusillade qui a fait neuf morts dans une église de Charleston mercredi soir.

Le jeune Blanc de 21 ans est décrit comme une personne extrêmement timide qui a commencé de façon relativement récente à exprimer des opinions racistes et à parler d'attaquer des Noirs.

«Il racontait un tas d'histoires sur le fait que les races devraient être séparées, que les Blancs devraient être avec les Blancs», a déclaré Joseph Meek, un ami d'enfance de Roof qui a renoué avec lui cette année. «Je devinais qu'il y avait quelque chose qui le rongeait à l'intérieur. Je tentais de lui demander ce qui n'allait pas. Tout ce qu'il me disait est qu'il songeait à faire quelque chose de fou.»

Meek raconte qu'il s'est inquiété des projets de Roof au point de subtiliser et cacher le pistolet de calibre 45 que celui s'est acheté avec l'argent que lui ont donné ses parents pour son anniversaire de naissance en avril dernier. Sa fiancée l'a cependant convaincu de remettre l'arme à Roof en lui expliquant qu'il pourrait s'attirer des ennuis.

Aujourd'hui, Meek et sa fiancée regrettent de ne pas avoir fait davantage pour prévenir le massacre de Charleston.

Dalton Tyler, un autre ami blanc de Roof, a déclaré que celui-ci parlait de «partir une guerre civile». «Il disait qu'il voulait faire quelque chose comme ça et se tuer par la suite.»

Selon les autorités policières, Dylann Roof n'était pas lié à des groupes suprémacistes blancs. Il arborait cependant sur un blouson les drapeaux de régimes suprématistes blancs de l'Afrique, celui de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid et celui de la Rhodésie, devenue le Zimbabwe.

Roof comparaîtra cet après-midi devant un juge de Charleston pour une audience sur la mise en liberté sous caution. Lors d'une interview télévisée, la gouverneure de la Caroline-du-Sud, Nikki Haley, a souhaité que la peine de mort soit infligée au suspect.