Les ventes du drapeau confédéré ont augmenté de plus de 3500% au cours des 24 dernières heures sur le site Amazon.com. (Ajout: moins de deux heures après la publication de ce billet, Amazon a mis fin à la vente du drapeau confédéré sur son site).

On sait ce qui s'est passé depuis hier. En Caroline-du-Sud, la gouverneure républicaine Nikki Haley, flanquée d'un sénateur noir (le républicain Tim Scott) et d'un représentant noir (le démocrate Jim Clyburn), a appelé à retirer du parlement de son État ce drapeau lié à l'esclavagisme et au racisme.

Au Mississippi, le président républicain de la Chambre, Philip Gunn, s'est prononcé en faveur de la disparition de l'emblème confédéré sur le drapeau de l'État. Et le géant de la distribution Walmart, dont le siège se trouve en Arkansas, un ancien État confédéré, a annoncé le retrait du drapeau confédéré de ses rayons.

L'ironie veut que le Washington Post, racheté en 2013 par Jeff Bezos, ait publié aujourd'hui un éditorial affirmant que le drapeau confédéré «n'est pas digne de respect». Reste à voir si Bezos, fondateur et PDG d'Amazon, estime que la vente de ce symbole inspirant à plusieurs Américains la honte ou la haine est justifiable.

P.S. : Sears et eBay ont emboîté le pas de Walmart.

P.P.S. : Y voyant un symbole de «servitude humaine et d'esclavage», Rand Paul a affirmé aujourd'hui que le drapeau confédéré devrait être confiné aux musées. Le sénateur du Kentucky va ainsi plus loin que la plupart des autres candidats républicains à la présidence, qui défendaient le drapeau confédéré il y a à peine quelques jours ou affirmaient qu'il revenait aux citoyens de Caroline-du-Sud de trancher sur son sort.

Le sénateur de Caroline-du-Sud Lindsey Graham est celui qui a sans doute effectué la volte-face la plus spectaculaire. Deux jours après la tuerie de Charleston, il disait que le drapeau confédéré «fait partie de qui nous sommes». Hier, il était aux côtés de la gouverneure de son État lors de son annonce.

De toute évidence, les photos montrant Dylann Roof, l'auteur présumé de la tuerie, avec le drapeau confédéré ont forcé plusieurs élus et candidats républicains à changer de refrain.