Stephen Harper et les autres leaders du G20 ont entamé leur sommet annuel dans une atmosphère tendue dominée par la colère de l'Occident envers le président russe Vladimir Poutine, et sous pression pour s'attaquer aux changements climatiques, combattre l'Ebola et relancer la croissance économique.

Le brillant ciel bleu au-dessus de la ville australienne de Brisbane résonnait du bruit des hélicoptères, alors que le président américain Barack Obama est arrivé au sommet. Quant à M. Harper, il est arrivé de Nouvelle-Zélande vendredi soir, heure locale, et a confié à la presse qu'il partageait l'avis de son homologue australien Tony Abbott, pour qui la rencontre devait porter sur les questions économiques.

M. Abbott réclame ainsi de ses collègues du G20 qu'ils déboursent jusqu'à 2000 milliards $ US pour stimuler la croissance au cours des prochaines années.

Quant au premier ministre canadien, il dit toutefois s'attendre à ce que le récent accord climatique entre les États-Unis et la Chine fasse lui aussi l'objet de discussions entre les dirigeants des principales économies mondiales.

De nombreux écologistes ont réclamé que la question de l'environnement apparaisse à l'ordre du jour de la rencontre et le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, est même allé jusqu'à dire qu'il devait s'agir d'une priorité pour les chefs d'État et de gouvernement réunis en sol australien.

«Les changements climatiques constituent un enjeu de premier plan de notre ère. Il serait donc naturel que les dirigeants du G20 y portent nettement plus attention», a-t-il déclaré.

En y allant de cette sortie, le secrétaire général relayait un message largement entendu dans les rues de Brisbane.

De nombreux militants ont choisi de s'y retrouver pour y tenir des marches et des rassemblements généralement pacifiques pour demander des actions en lien avec le réchauffement de la planète.

Ceux-ci côtoient des gens qui défendent des causes bien différentes. Par exemple, une centaine d'anciens prisonniers politiques et certains de leurs partisans sont également sur place pour exiger que certains des décideurs réunis autour de la table au sommet du G20 exercent de la pression sur leurs interlocuteurs chinois pour qu'ils mettent un terme à l'occupation du Tibet.

Les divers manifestants sont étroitement surveillés par les forces de l'ordre qui cherchent à éviter qu'il n'y ait du grabuge. Par le passé, certaines rencontres du G20 ont donné lieu à des affrontements importants. Toronto n'y avait d'ailleurs pas échappé il y a quatre ans.

Il ne faisait par ailleurs aucun doute que les récentes actions de M. Poutine suscitent des réflexions, alors que M. Abbott a critiqué Moscou pour avoir montré les dents en dépêchant quatre navires de guerre près de la côte australienne à quelques jours du sommet.

Une source gouvernementale canadienne a aussi indiqué que le premier ministre Harper n'avait aucunement l'intention discuter avec M. Poutine durant le sommet, affirmant que le dirigeant russe était bien conscient de la position du Canada sur les gestes d'agression de Moscou en Ukraine.

«La Russie serait bien plus attirante si elle tentait de devenir une superpuissance pour la paix, la liberté et la prospérité, pour les idées et les valeurs, plutôt que de tenter de recréer les gloires perdues du tsarisme ou de l'ancienne Union soviétique», a dit M. Abbott.

Le premier ministre britannique David Cameron a menacé d'imposer de nouvelles sanctions à la Russie si le Kremlin ne résolvait pas le conflit ukrainien, dans la foulée d'informations voulant que des troupes et des chars russes déferlaient dans l'Est ukrainien.