Six Chinois ouïghours qui étaient détenus à Guantanamo ont été transférés vers l'archipel de Palau, dans l'océan Pacifique, qui a offert de les accueillir libres, a annoncé samedi le département américain de la Justice.

Ces hommes, qui appartiennent à la minorité musulmane et turcophone du nord-ouest de la Chine, étaient prisonniers dans la base militaire de Guantanamo depuis plus sept ans, bien que blanchis depuis des années de tout fait de terrorisme.

Ils sont arrivés à Palau où ils vont «commencer à reconstruire leur vie en liberté», ont indiqué leurs avocats à New York.

Au total, 22 Chinois ouïghours ont été enfermés à Guantanamo. Cinq ont été accueillis par l'Albanie en 2006 et quatre par les Bermudes en juin dernier.

Malgré les réclamations de Pékin, ils ont refusé de retourner en Chine où ils craignent des persécutions, et d'éventuels pays tiers sont très réticents à les accueillir de peur de froisser le gouvernement chinois.

«Ces hommes ne veulent rien d'autre que vivre en paix dans un pays démocratique, et en sécurité loin de l'oppression chinoise», a déclaré l'avocat Eric Tirschwell. «Nous remercions Palau qui a offert de les accueillir temporairement. Nous espérons qu'un autre pays pourra bientôt leur fournir un droit de séjour permanent», a-t-il ajouté.

Les six hommes transférés à Palau et les sept autres toujours retenus à Guantanamo avaient obtenu en octobre 2008 d'un tribunal fédéral le droit d'être libérés sur le sol américain, à Washington où vit une communauté ouïghoure, dont la leader en exil de cette minorité, Rebiya Kadeer.

Mais en février 2009, ce jugement a été cassé en appel. Dans les mois qui ont suivi, le Congrès a interdit la libération du moindre détenu de Guantanamo sur le sol américain.

Constitué de 586 îles, dont neuf habitées, Palau qui compte seulement 20 000 habitants, se situe à plus de 800 kilomètres à l'est des Philippines, son plus proche voisin.