Au moins huit soldats ont été tués samedi dans un attentat suicide visant les forces de sécurité dans le centre d'Islamabad, capitale d'un Pakistan en proie depuis 2007 à une vague sans précédent d'actes terroristes menés par des islamistes proches d'Al-Qaeda, a annoncé la police.

Il s'agissait du second attentat suicide visant les forces de sécurité dans la capitale pakistanaise en moins de deux semaines.

Les talibans pakistanais avaient menacé cette semaine de commettre de nouveaux attentats, notamment à Islamabad, en riposte aux tirs de missiles américains contre des repaires des talibans et du réseau Al-Qaeda dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan.

Dans la nuit de vendredi à samedi, une nouvelle salve de ces missiles tirés par des avions américains sans pilote, avait fait 13 morts dans les zones tribales frontalières avec l'Afghanistan.

«Il y a huit morts, tous des soldats du corps des gardes-frontières (FC)», a expliqué à des journalistes le chef des opérations de la police dans la capitale, Binia Amin.

«Il était 19H38-19H39 (1438 GMT) quand un kamikaze est entré dans le camp par l'arrière, les membres des FC ont riposté et le kamikaze s'est fait exploser», a-t-il ajouté.

Des tirs nourris d'armes automatiques ont retenti longtemps en provenance des lieux de l'attentat, sans que l'on sache sur qui tiraient les militaires, a précisé M. Alam.

Un suspect a été arrêté immédiatement après l'attentat, a-t-il ajouté, sans plus de précision.

La cible était un campement de cette force paramilitaire chargée de la sécurité des zones sensibles à Islamabad. Il est situé à proximité d'un poste de contrôle routier que les FC tiennent avec la police depuis l'attentat suicide qui avait détruit l'hôtel Marriott dans le centre ville le 20 septembre 2008.

Le 23 mars, un attentat-suicide contre des bureaux de la police à Islamabad avait fait un mort.

Le chef du Mouvement des Talibans du Pakistan (Tehreek e-Taliban Pakistan, TTP), Baïtullah Mehsud, a revendiqué mardi cette attentat, ainsi qu'une attaque commise le 30 mars contre une école de police à Lahore dans l'est du pays. Il avait alors menacé de nouveaux attentats.

Les talibans alliés à des combattants d'Al-Qaeda, basés dans le nord-ouest du Pakistan, à la frontière avec l'Afghanistan, sont responsables de la vague d'attentats --suicide pour la plupart-- qui ont fait plus de 1700 morts depuis juillet 2007.