Une décennie après son film cri d'alerte sur le climat, Al Gore rappelle que le combat est loin d'être terminé, alors même que Donald Trump, qui n'a pas caché son scepticisme sur la question, accède à la présidence des États-Unis.

Le film Une vérité qui dérange lançait l'alarme et prédisait la catastrophe si le monde ne se réveillait pas pour lutter contre le dérèglement climatique.

Avec son nouveau film présenté jeudi soir, Une suite qui dérange: la vérité au pouvoir, l'ancien vice-président démocrate de Bill Clinton devenu le « monsieur climat » des États-Unis relance la lutte, même si ce second opus est un peu plus optimiste.

Malgré l'arrivée au pouvoir d'un président républicain qui clame que le réchauffement climatique est un bobard inventé par les Chinois et qui a placé à la tête de l'Agence pour la Protection de l'Environnement un climato-sceptique partisan des énergies fossiles, Al Gore ne perd pas espoir.

« Nous allons triompher. Je ne peux pas expliquer toutes les raisons pour lesquelles je suis optimiste, mais je le suis. Souvenez-vous toujours que la volonté d'agir est une ressource renouvelable », a lancé M. Gore lors de la première de son film jeudi soir au festival de films indépendants de Sundance dans l'Ouest américain.

M. Gore avait rencontré en décembre Donald Trump pour une conversation qu'il avait qualifiée de « longue et très productive », « une recherche sincère de terrain d'entente ».

Après le succès de Une vérité qui dérange, qui a remporté deux Oscars et engrangé 50 millions de dollars au box-office, M. Gore a entraîné une « armée » de quelque 10 000 organisateurs chargés de répandre la bonne parole.

Une suite qui dérange reprend le message sur la nécessité urgente d'abandonner les combustibles fossiles et montre à nouveau le cortège de catastrophes climatiques en cours, mais constate aussi une mobilisation accrue.

« J'étais à Davos hier et le Forum économique international a conclu, pour la deuxième année consécutive, que la crise du climat est la menace numéro un pour l'économie mondiale », a déclaré M. Gore à la première de son film.

Al Gore, candidat malheureux à la présidence en 2001, pour une poignée de voix, face au républicain George W. Bush, avait abandonné la politique pour se lancer dans cette bataille du changement climatique, qui lui a valu en 2007 le Prix Nobel de la Paix, partagé avec le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

Son nouveau film devrait sortir en juillet aux États-Unis.