Le premier ministre Justin Trudeau et le président exécutif du groupe Alibaba, Jack Ma, ont annoncé samedi, à Hangzhou, en Chine, plusieurs initiatives afin d'aider les entreprises canadiennes à entrer en contact avec les clients d'Alibaba, un géant du commerce électronique.

La création du Pavillon du Canada sur le site d'achat en ligne d'Alibaba, pour donner une plateforme aux produits et services canadiens, fait partie des mesures.

Un accord de collaboration a aussi été signé entre Air Canada et le service Alitrip d'Alibaba, en vue d'étendre le marché des voyages entre la Chine et le Canada.

Les deux hommes se sont également engagés à explorer la possibilité d'établir une représentation et une présence commerciale d'Alibaba au Canada, ce qui créerait de nouvelles possibilités d'exportation pour les petites ou moyennes entreprises canadiennes et d'autres partenaires.

Alibaba compte plus de 400 millions de clients en ligne en Chine.

Ces annonces ont été faites dans les locaux de l'entreprise, à Hangzhou. Il s'agissait de la deuxième rencontre entre le milliardaire Jack Ma et Justin Trudeau depuis l'arrivée du premier ministre en Chine, mardi. Ils s'étaient déjà rencontrés en janvier dernier lors du forum économique de Davos, en Suisse, et avaient noué des liens étroits.

« C'est un très grand jour pour les entreprises canadiennes. Elles ont maintenant une plateforme électronique permanente sur le plus important site d'achat en ligne du monde », a déclaré le premier ministre Trudeau. « Alibaba offre également d'autres possibilités importantes de développement pour les entreprises, qui pourraient favoriser le tourisme chinois au Canada, créer des emplois au Canada et renforcer notre classe moyenne », a ajouté M. Trudeau.

Jack Ma n'avait que des éloges à l'endroit du premier ministre canadien. « Il est l'avenir du Canada, et un véritable miracle selon moi », a-t-il lancé.

Selon certains observateurs, le site Alibaba offre des perspectives intéressantes pour les détaillants canadiens. Dominic Barton, de la firme de consultants McKinsey, déclarait récemment qu'Alibaba avait permis à de petites entreprises chinoises de prendre de l'expansion en ouvrant des marchés dans toute l'Asie. « Je ne vois pas pourquoi les PME du reste du monde ne pourraient pas aussi bénéficier » de ces nouveaux marchés, a-t-il soutenu.

D'autres observateurs sont plus sceptiques. Le chercheur Alex He rappelle que M. Ma présente son modèle d'affaires comme un moyen d'aider les PME, mais que l'entrepreneur fait aussi beaucoup d'argent grâce à son initiative. Il souligne par ailleurs que le site Alibaba est critiqué en Chine parce qu'il permet la vente de marchandises contrefaites.

« Le modèle de Jack Ma connaît beaucoup de succès, mais je ne suis pas sûr que cela va marcher en dehors de la Chine », estime M. He, du Centre mondial pour l'innovation en matière de gouvernance, établi en Ontario.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, qui est en déplacement en Chine avec M. Trudeau, a été questionné quant au potentiel d'Alibaba pour l'économie canadienne. « Nos objectifs ici sont d'élargir de concert les occasions [d'affaires], alors nous sommes vivement intéressés à entendre ce qu'a à dire toute entreprise qui cherche à étendre son empreinte », a dit le ministre.

Photo Adrian Wyld, PC

Le premier ministre Justin Trudeau et le président exécutif du groupe Alibaba, Jack Ma