Le président du Parti libéral du Canada (PLC), Doug Ferguson, a défendu hier la décision de l'exécutif national de tenir à Vancouver le congrès qui élira le successeur de Stéphane Dion.

Cette ville de la Colombie-Britannique est la troisième en importance au pays et les libéraux ne s'y sont jamais réunis en congrès national, a fait valoir M. Ferguson en conférence de presse.Il a aussi indiqué que les autorités du parti prévoient subventionner une portion des frais de transport des délégués qui seront choisis pour élire le prochain chef du PLC.

Le congrès national aura donc lieu du 27 avril au 3 mai dans cette ville de l'Ouest qui sera l'hôte des Jeux olympiques d'hiver 2010.

«Cette décision n'a pas été prise à la légère», a affirmé M. Ferguson, qui précise que toutes les options avaient été examinées minutieusement mais que le choix de Vancouver s'imposait.

Le PLC devait au départ tenir un congrès biennal dans cette ville au début décembre, mais il a été annulé en raison des élections fédérales. La démission de Stéphane Dion après la cuisante défaite des libéraux au scrutin du 14 octobre a forcé les autorités du parti à transformer le congrès biennal en course à la direction.

L'aile québécoise du PLC avait fait pression pour que le congrès ait lieu dans une ville plus centrale afin de réduire les coûts. Comme le dernier congrès a eu lieu à Montréal en décembre 2006, les villes de Toronto, Ottawa et Hamilton avaient été évoquées.

Crainte d'un ressac

Mais, en privé, les stratèges libéraux craignaient que le PLC soit victime d'un ressac si le choix de Vancouver n'était pas maintenu. La situation n'est d'ailleurs guère reluisante pour les troupes libérales dans les quatre provinces de l'Ouest à l'heure actuelle.

L'exécutif national a aussi fixé certaines règles de la course à la direction du PLC. Ainsi, les candidats devront fournir un dépôt presque deux fois plus élevé qu'en 2006 (90 000$ au lieu de 50 000$) pour se lancer dans la course, et le plafond des dépenses a été réduit de plus de la moitié. Au lieu de 3,4 millions, les aspirants ne pourront dépasser la limite de 1,5 million de dollars pour convaincre les délégués. En outre, les candidats devront verser l'équivalent de 10% de tous les dons obtenus dans les coffres du parti, qui sont dégarnis à la suite des dernières élections.

«Nous croyons que ces mesures sont justes, inclusives, mais surtout dans l'intérêt du Parti libéral», a affirmé M. Ferguson.

Tout près de 8000 personnes pourraient être appelées à choisir le prochain chef. Chacune des 308 circonscriptions peut envoyer 22 délégués (6776 délégués en tout) qui seront choisis entre le 5 et 10 mars prochain. Les autres seront délégués d'office (députés actuels et anciens, sénateurs, candidats défaits, etc.). Les aspirants candidats pourront recruter de nouveaux membres pour élire les délégués dans chacune des circonscriptions jusqu'au 5 février.

Jusqu'ici, seulement deux candidats ont confirmé leurs intentions de plonger dans la course. Il s'agit de Dominic LeBlanc et de Bob Rae. Les autres candidats potentiels sont le député libéral Michael Ignatieff, Martin Cauchon, Denis Coderre, et Gerard Kennedy.