Le témoignage du chef de police Yvan Delorme au sujet de la firme BCIA sera public, en fin de compte, a annoncé mercredi l'administration Tremblay.

Le patron du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) se présentera devant la Commission de la sécurité publique, demain, pour expliquer pourquoi la firme BCIA a obtenu le mandat de surveiller son quartier général pendant quatre ans sans que les élus approuvent un contrat.Il y a deux semaines, le directeur général de la Ville, Louis Roquet, avait affirmé qu'une séance publique permettrait de faire la lumière sur ce cafouillage administratif. Le responsable de la sécurité publique, Claude Trudel, avait ensuite déclaré que la réunion des commissaires se tiendrait à huis clos.

Critiquée par les partis de l'opposition, l'administration Tremblay a finalement fait volte-face. La séance, qui aura lieu dans la salle principale de l'hôtel de ville, sera diffusée sur l'internet et sur des écrans dans le hall.

«C'est à la demande d'Yvan Delorme, a indiqué le porte-parole du maire, Bernard Larin. Il affirme n'avoir rien à cacher et il est prêt à témoigner en public.»

En plus du directeur du SPVM, les commissaires entendront des fonctionnaires de la direction de l'approvisionnement de la Ville.

BCIA est en faillite depuis la semaine dernière. Son propriétaire, Luigi Coretti, a invité M. Delorme au restaurant deux fois avant qu'il prenne la tête du SPVM. D'anciens employés affirment aussi que l'entreprise a surveillé gratuitement la résidence de Frank Zampino, l'ex-bras droit du maire Gérald Tremblay.

La firme s'est aussi retrouvée au coeur d'une controverse à l'Assemblée nationale. Le ministre de la Famille Tony Tomassi a été expulsé du gouvernement Charest pour avoir utilisé une carte de crédit fournie par BCIA.

Les chefs des deux partis de l'opposition à l'hôtel de ville, Louise Harel et Richard Bergeron, étaient invités à assister à la réunion à huis clos. Mais l'ouverture de cette rencontre au public leur permettra de la commenter, a souligné Louise Harel, qui s'est réjouie de la décision.

«Il faut mettre fin à la culture du secret, ce sont des contrats publics», a affirmé la chef de Vision Montréal.

«M. Delorme affirme ne pas avoir de squelette dans ses placards, à lui de nous le prouver car, aux questions posées, nous nous attendons à de vraies réponses», a pour sa part indiqué le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron.