La grippe A (H1N1) a suscité un déclenchement d'alertes par les autorités sanitaires mondiales qui craignent une pandémie humaine.

Q: D'où vient la grippe A (H1N1)?

R: L'origine de la maladie reste un mystère. La maladie aurait pu couver pendant plusieurs mois dans les zones rurales du Mexique avant d'éclore dans les villes. L'infirmière-chef de la Clinique du Voyageur, Nancy Anctil, souligne d'ailleurs que les premiers cas ont été portés à son attention en mars. Selon le Dr Karl Weiss, infectiologue à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, des habitants de Mexico ont pu amener le virus en ville après avoir séjourné en région. «Lorsque le virus était confiné dans des petits villages, on n'y prêtait pas trop attention, explique-t-il. Mais lorsqu'il a commencé à revenir vers les grands centres comme Mexico, le nombre de cas a probablement commencé à exploser.»

Q: Quels sont ses symptômes?

R: À peu près les mêmes que la grippe ordinaire, résume le Dr Weiss. «La différence réside dans le fait qu'elle semble donner une maladie plus sévère chez des gens qui sont surtout jeunes et en bonne santé, explique-t-il. Il y a des gens qui sont morts qui étaient dans la pleine force de l'âge, dans la vingtaine, la trentaine, la quarantaine. On ne parle pas de gens âgés ou malades ou très jeunes.»

Q: Pourquoi les autorités sont-elles si préoccupées par l'éclosion?

R: La grippe A (H1N1) infecte les porcs depuis toujours, mais les cas humains sont plus rares. Jusqu'ici, seules les personnes qui ont été en contact avec des animaux ont contracté le virus, mais on craint que cela change. Si le virus mute pour devenir transmissible d'humain à humain, il pourrait se propager à une vitesse vertigineuse. «S'il suffisait qu'un humain attrape l'influenza A (H1N1) et que le virus soit capable de muter pour être transmis d'humain à humain, là, on aurait affaire à quelque chose de grave», explique Nancy Anctil.

Q: Peut-on s'immuniser contre la maladie?

R: Non. Le vaccin contre la grippe conventionnelle ne sera pas efficace contre la souche d'influenza qui sévit au Mexique et aux États-Unis. En revanche, dit Nancy Anctil, le vaccin permettra au corps de combattre plus vigoureusement le virus, et de l'empêcher de muter pour devenir transmissible d'humain à humain. Les autorités prescrivent par ailleurs les mêmes précautions que celles qui s'appliquent à la grippe conventionnelle: se laver les mains et éviter les endroits fermés où plusieurs personnes infectées pourraient se trouver.

Q: Le Québec est-il prêt à réagir en cas de pandémie de grippe A (H1N1)?

R: Oui et non, affirme le Dr Karl Weiss, de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Puisqu'il n'y a eu aucun cas avéré de grippe A (H1N1) au Québec, les autorités ne peuvent qu'attendre et garder l'oeil ouvert. Les cas suspects sont isolés et gardés en observation, les établissements de santé échangent des informations entre eux pour suivre les patients. Par contre, dit le médecin, la procédure à suivre en cas d'éclosion doit encore être améliorée. Il faut notamment décider si les réserves d'antirétroviraux devront d'abord servir à traiter les patients, ou à protéger les médecins et infirmières qui doivent aider les malades. «Il n'y a pas de plan qui soit 100% parfait», dit le Dr Weiss.