Québec réitère son appui à l'exportation de l'amiante chrysotile vers des pays en voie de développement même s'il juge «inacceptables» certaines pratiques en cours en Indonésie. Il offre sa «collaboration» aux pays importateurs qui veulent resserrer leur réglementation.

La Presse a publié hier des photos montrant que des morceaux d'amiante-ciment jonchent le sol d'un dépotoir de l'usine Djabesmen, en Indonésie. Des gens qui fouillent dans les rebuts utilisent des sacs vides frappés du logo de Lab Chrysotile, une mine de Thetford Mines. L'usine Djabesmen se trouve à 25 m d'une école.

«C'est inacceptable», a reconnu le ministre du Développement économique, Clément Gignac. Il s'est empressé d'ajouter que les choses ont changé depuis la publication d'une première série de photos au mois d'octobre, ce que soulignait l'article de La Presse. Reprenant les propos du texte, il a affirmé que «les sacs d'amiante ne sont plus jetés négligemment» et que «les morceaux de toiture d'amiante sont détruits avant d'être jetés au dépotoir».

«Depuis que les médias ont fait leur travail et rapporté ça, la réglementation a été resserrée, a-t-il dit. Je salue le travail des médias qui permet de resserrer la réglementation.»

Clément Gignac a souligné que le gouvernement «ne prétend pas qu'il n'y a aucun risque» associé à l'amiante chrysotile - un produit cancérigène interdit dans la plupart des pays occidentaux. Les risques peuvent toutefois être atténués grâce à une «politique d'utilisation sécuritaire», a-t-il fait valoir.

«On offre notre collaboration aux pays importateurs. Si on peut aider l'Inde et d'autres pays à resserrer davantage leur réglementation, ça va nous faire plaisir.» Québec a des «discussions» avec le ministre des Mines de l'Inde «pour qu'on puisse échanger les meilleures pratiques».

Rappelons que le gouvernement Charest vient de consentir une garantie de prêt de 58 millions pour assurer la relance de la mine Jeffrey, à Asbestos.