Inconnue avant les Internationaux des États-Unis, la jeune Belge Yanina Wickmayer est maintenant en demi-finale et son histoire mérite d'être connue.

Il y a une dizaine d'années, une semaine après que sa mère eut succombé à un cancer, la fillette de 9 ans a décidé qu'elle voulait quitter la Belgique. Initiée au tennis quelques mois plus tôt, elle a demandé à son père d'aller vivre en Floride pour fréquenter une académie de tennis qu'elle venait de trouver sur l'internet.

Contre toute logique, Marc Wickmayer a accepté. «Ma femme m'avait demandé avant de mourir de consacrer tout mon temps à Yanina. Je n'ai pas hésité...»

Deux ans et demi plus tard, les Wickmayer sont revenus en Belgique et Yanina a entrepris sa carrière, d'abord chez les juniors, puis chez les pros. Elle a connu ses premiers succès l'an dernier, terminant la saison au 69e rang du classement mondial. Cette année, elle a remporté un tournoi à Estoril, a accédé au top 50, mais n'avait encore jamais rien gagné en tournois majeurs.

Hier, son père était dans les gradins du stade Arthur-Ashe. «C'est un grand moment, certes, mais tous les moments avec Yanina sont de grands moments», a-t-il raconté aux journalistes qui l'entouraient, les larmes aux yeux.

Il y a 10 ans, Marc Wickmayer avait renoncé à une petite entreprise d'installation de piscines qui roulait bien pour réaliser le rêve de sa fille. «Il a tout sacrifié pour moi, tout abandonné ses rêves pour réaliser ceux d'une petite fille de 9 ans, a raconté Yanina. Je vais toujours l'aimer et le respecter pour ce qu'il a fait.»

À 19 ans, Wickmayer est maintenant assurée de gagner 350 000 $ US, presque autant que tous ses gains en carrière (412 523 $), avec sa qualification pour les demi-finales. Les épreuves qu'elle a traversées lui donnent toutefois une perspective particulière sur le succès.

«Je suis probablement plus âgée dans ma tête que ce que les gens peuvent imaginer», a-t-elle rappelé, hier, en réponse à ceux qui s'étonnaient de son calme.

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Le beau parcours de Melanie Oudin en a amené certains à s'interroger sur les plus jeunes championnes d'un tournoi du Grand Chelem. À presque 18 ans (elle est née le 23 septembre 1991), Oudin était encore bien loin du record de Martina Hingis, championne des Internationaux d'Australie de 1997 à 16 ans et trois mois. Hingis avait déjà été couronnée en double à Wimbledon, l'année précédente, à 15 ans et neuf mois. Chez les hommes, c'est l'Américain Michael Chang qui détient le record depuis sa victoire à Roland-Garros, en 1989, alors qu'il avait 17 ans et trois mois.

Ça s'est terminé sèchement pour Oudin, hier soir, en quart de finale, contre Caroline Wozniacki.