La chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, a affirmé lundi que le premier ministre Jean Charest aurait dû émettre une directive interdisant clairement à ses ministres d'intervenir dans le processus de nomination des juges.

Alors qu'elle commentait la rencontre exceptionnelle du conseil des ministres de la fin de semaine dernière, Mme Marois a réclamé le respect des règles qui s'appliquaient avant l'arrivée au pouvoir des libéraux.

Le ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan, a récemment admis qu'il avait déjà mentionné à l'ex-ministre de la Justice, Marc Bellemare, qu'il connaissait un candidat intéressé à un poste de juge.

Avant cette intervention, M. MacMillan avait été informé de cette candidature par un organisateur libéral de sa région.

Apprenant la chose, il y a 10 jours, M. Charest ne s'était pas formalisé de cette pratique, affirmant qu'il y aura toujours des gens qui tenteront de faire valoir leur candidature mais que cela n'avait aucun effet sur l'indépendance du choix des juges.

Mme Marois a estimé lundi que M. Charest aurait dû envoyer un signal clair pour indiquer que ce genre d'intervention ne doit pas être toléré.

M. Charest a récemment mandaté une commission d'enquête sur le processus de nomination des juges, afin de déterminer si des collecteurs de fonds du Parti libéral du Québec ont tenté d'influencer la nomination des magistrats.

Le premier ministre a pris cette décision à la suite d'allégations de M. Bellemare, qui dit avoir subi des pressions durant l'année où il était au gouvernement, jusqu'en avril 2004.

Par ailleurs, Mme Marois s'est inquiétée que le gouvernement ait dû se réunir dimanche afin de préciser son plan de réduction des dépenses.

Selon la chef péquiste, cela démontre que le gouvernement n'avait pas prévu, dans le budget, à quel endroit il resserrerait les dépenses publiques.