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On parle beaucoup du troisième lien de Québec, mais on ne parle pas beaucoup des ponts actuels. Pourtant, ils sont des facteurs importants de la présente démarche. Le pont de Québec est-il en fin de vie ou en bon état et durable ? Le pont Pierre-Laporte a besoin de réparations. De quel ordre sont ces réparations ?

Louis Menard

C’est vrai, les ponts de Québec ont besoin d’amour. Et de l’avis de plusieurs, on ne leur en donne pas suffisamment. C’est rendu qu’on demande aux camions de rouler au centre du pont Pierre-Laporte, une mesure inutile selon des ingénieurs à qui nous avons parlé, mais qui insistent néanmoins sur l’importance d’entreprendre des travaux.

Commençons par le pont de Québec, un pont névralgique pour le transport ferroviaire en plus d’offrir le seul lien cyclable pour traverser le fleuve, si on fait exception du traversier Québec-Lévis. Il fait également partie d’une chaîne de transport entre le port de Québec et le reste de la province. Actuellement, ce pont est la propriété du CN, mais des négociations sont en cours pour son rachat par le gouvernement fédéral qui exige toutefois des compensations du CN et de Québec. Ce pont nécessite des travaux ainsi qu’une bonne couche de peinture. On évalue la facture de son entretien à environ 800 millions de dollars sur les 25 prochaines années. Le hic, c’est qu’il y a mésentente sur la participation financière des trois acteurs impliqués, soit Québec, Ottawa et le CN.

« Le Parti libéral du Canada a promis en 2015 de régler le problème du pont de Québec, nous rappelle l’attachée de presse du ministre des Transports du Québec, Claudia Loupret. Nous attendons toujours. Il s’agit d’une infrastructure fédérale. De notre côté, notre responsabilité se limite exclusivement au tablier et à l’entretien de la chaussée. Nous allons par ailleurs investir plus de 200 millions de dollars, prévus au PQI [Plan québécois des infrastructures], pour remplir cet engagement. Nous faisons largement notre part. Les travaux préparatoires devraient débuter en 2023. » Un dossier à suivre donc.

Quant au pont Pierre-Laporte, un lien névralgique pour le transport des marchandises par camion entre l’est du Québec et les États-Unis, il a lui aussi besoin d’être rénové. Une enquête de Radio-Canada a révélé que le ministère des Transports du Québec (MTQ) a dépensé 31,2 millions au cours de l’exercice 2021-2022 pour réaliser des travaux d’entretien. L’année précédente, toujours selon Radio-Canada, la somme consacrée à ces travaux s’élevait à 26,7 millions de dollars. Et on devine que ça n’ira pas en diminuant. Mais ne changez pas vos plans du week-end de crainte que le début des travaux ne cause des bouchons. Le ministre des Transports, François Bonnardel, a déclaré la semaine dernière que les travaux de remplacement du tablier du pont Pierre-Laporte devraient débuter en… 2037.

À l’heure actuelle, les fonds pour l’entretien de ces deux ponts proviennent d’une enveloppe régionale. Faudrait-il faire comme avec les ponts Jacques-Cartier et Samuel-De Champlain et créer une structure distincte, avec un fonds dédié, pour l’entretien des grands ponts de la Capitale ? C’est une solution à envisager sérieusement. Chose certaine, il faut mieux en prendre soin.