L'héritière Paris Hilton est sortie jeudi de prison au bout de trois jours et va purger le reste de sa peine à domicile, une décision justifiée par la police pour raison de santé mais condamnée par le procureur et des élus de Los Angeles.

«On lui a mis un bracelet électronique et on l'a renvoyée chez elle. Elle devra rester à son domicile pendant les 40 prochains jours», a annoncé Steve Whitmore, porte-parole du bureau du shérif de Los Angeles qui gère la prison où la starlette était incarcérée depuis dimanche après avoir violé une mise à l'épreuve.

Il a affirmé que les autorités avaient pris cette décision «après des consultations avec le personnel médical, dont des médecins» de la prison, mais s'est refusé à entrer dans les détails, invoquant le secret médical.

Dans un communiqué diffusé par son avocat, Paris Hilton a remercié les autorités policières et pénitentiaires «pour m'avoir traitée avec justesse et professionnalisme. J'ai beaucoup appris de cette épreuve et espère que d'autres ont tiré des enseignements de mes erreurs».

Mais le procureur de Los Angeles Rocky Delgadillo, dont les services avaient obtenu du juge Michael Sauer que Mlle Hilton purge sa peine en prison et se voie interdire toute peine de substitution, a vivement réagi, annonçant avoir donné des ordres «pour que la loi soit appliquée avec équité dans cette affaire».

Un élu du conseil du comté de Los Angeles, Don Knabe, a également dit son mécontentement. «C'est aux juges de déterminer la durée des peines et lorsqu'un juge prononce un verdict, cette peine doit être appliquée», a-t-il insisté, tandis que l'une de ses collègues, Yvonne Burke, demandait un rapport au shérif, dont le bureau dépend du comté.

De son côté, le tribunal de Los Angeles a indiqué que le juge Sauer avait effectivement été contacté par la police, mais avait refusé de changer son ordre d'incarcération. «La décision du bureau du shérif a été unilatérale», a ajouté le tribunal dans un communiqué.

Le 4 mai, Mlle Hilton, 26 ans, avait été condamnée à un mois et demi sous les verrous pour avoir conduit avec un permis suspendu, en violation d'une mise à l'épreuve. Cette dernière peine lui avait été imposée pour conduite en état d'ivresse.

Avant que Paris Hilton n'entre discrètement en prison, dimanche soir, le bureau du shérif avait expliqué qu'elle ne devrait purger que 23 jours si elle faisait preuve de bonne conduite. En acceptant d'être assignée à résidence, elle a renoncé à ce privilège.

L'ex-détenue a «déjà purgé cinq jours, donc il lui reste 40 jours», selon M. Whitmore. En fait, Paris Hilton n'aura passé qu'un peu plus de 72 heures dans le système carcéral.

La décision a aussi provoqué colère et malaise dans les rangs de la police, le président d'un syndicat dénonçant un favoritisme envers la richissime starlette. Des dirigeants d'associations de défense des droits civiques, dont l'influent pasteur noir Al Sharpton, ont fait écho à ces griefs.

Le site internet TMZ avait le premier annoncé la sortie de la jeune femme de la prison pour femmes de Lynwood, au sud de Los Angeles. Dans cet établissement de 2200 places, elle était hébergée dans une unité spéciale, à l'écart du reste de la population, et de ce fait isolée 23 heures sur 24.

En prison, Paris Hilton a reçu les visites de son psychiatre et de son avocat. Lundi, ce dernier, Richard Hutton, avait affirmé aux journalistes que sa cliente allait «très bien malgré les circonstances».

Jeudi, TMZ, sans donner de sources, a affirmé que cette libération avait été motivée par l'état psychologique de la jeune femme.