Le cinéaste américain Steven Spielberg a réalisé une trentaine de longs métrages s'inscrivant dans différents genres cinématographiques. Au fil de ses oeuvres, une thématique s'impose: celle de l'enfance, souvent difficile.

Marqué par le divorce de ses parents et par la solitude vécue durant sa jeunesse, Spielberg a placé les enfants au coeur de plusieurs de ses oeuvres, dont son nouveau film, The BFG (Le bon gros géant, en version française), en salle vendredi prochain. Retour sur quelques titres ayant pour thème l'enfance.

E.T. The Extra-Terrestrial (1982)

En 1982, Melissa Mathison signe le scénario d'E.T., l'un des premiers grands succès d'un tout jeune réalisateur: Steven Spielberg. Cette histoire d'amitié entre un extraterrestre débarqué sur Terre et un jeune garçon de 10 ans, Elliott (Henry Thomas), touche le coeur des spectateurs. Peinant à trouver sa place au sein d'une famille monoparentale - le père habite Mexico -, rejeté par son frère aîné et trop vieux pour s'amuser avec sa petite soeur Gertie (Drew Barrymore), Elliott se réjouit de l'arrivée du petit extraterrestre. Avec qui il noue un lien indestructible, au-delà de leurs différences. «I'll be there for you», lui dira l'extraterrestre avant son départ. Juste avant sa mort en novembre 2015, Melissa Mathison avait renoué avec Spielberg en rédigeant le scénario de The BFG, présentant plusieurs similitudes avec E.T.

Indiana Jones and the Temple of Doom (1984)

Deuxième volet des aventures d'Indiana Jones (un cinquième épisode est en préparation), Indiana Jones and the Temple of Doom marque l'apparition du personnage de Short Round ou Shorty (Demi-Lune en version française). Cet intrépide et rigolo petit Chinois de 11 ans (Jonathan Ke Quan), orphelin depuis la mort de ses parents tués à Shanghai par les bombardements japonais, voit dans le DJones (Harrison Ford) un père substitut et en Willie Scott (Kate Capshaw) une figure maternelle. Parfait acolyte d'Indiana Jones, il n'hésite pas à conduire son taxi à une vitesse folle grâce aux blocs de bois attachés à ses souliers, à garder son sang-froid devant le plat de soupe aux yeux lors d'une réception officielle et à prendre place à bord du chariot dévalant la piste de la mine à vive allure.

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Jonathan Ke Quan dans Indiana Jones and the Temple of Doom.

Empire of the Sun (1987)

En 1987, un jeune acteur âgé d'à peine 13 ans s'impose dans Empire of the Sun, adaptation d'un roman de J.G. Ballard sur fond de Seconde Guerre mondiale. Son nom? Christian Bale. Oscarisé il y a quelques années pour The Fighter, Bale y incarne James, un jeune Britannique menant une existence insouciante et plutôt bourgeoise à Shanghai avant que la guerre n'éclate. Devenu orphelin lors de la disparition de ses parents, James tente tant bien que mal de survivre, seul Anglais dans cette horde de Japonais. Seul au monde, rêvant secrètement que ce cauchemar s'efface, il se lie d'amitié avec Basie (John Malkovich) et Frank (Joe Pantoliano), deux malfrats devenus en quelque sorte ses parents substituts qui lui feront perdre son innocence et ses illusions à tout jamais.

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Christian Bale et John Malkovich dans Empire of the Sun.

Artificial Intelligence: AI (2001)

Difficile de rester insensible devant ce drame de science-fiction inspiré d'une idée du réalisateur Stanley Kubrick dans lequel un couple, attristé par le sort de son enfant plongé dans le coma, se voit proposer un garçonnet de remplacement, en l'occurrence David (Haley Joel Osment), enfant-robot capable d'aimer. Lors du réveil de leur vrai fils Martin, David devient rapidement jaloux de son «frère», réel objet d'attention de ses parents. Jusqu'à en devenir dangereux. Lors d'une scène déchirante, David est abandonné par sa mère Monica (Frances O'Connor), incapable de l'aimer comme son propre fils. Malheureux, solitaire, ayant pour seul confident son ourson Teddy doté du pouvoir de parler, David n'a donc d'autre choix que de devenir réel afin de parvenir à obtenir l'amour maternel tant rêvé.

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Haley Joel Osment et Frances O'Connor dans Artificial Intelligence: AI.

War of the Worlds (2005)

Revisitant La guerre des mondes, célèbre roman de H.G. Wells, Steven Spielberg donne la vedette à Ray (Tom Cruise), père irresponsable et égoïste. Séparé depuis quelques années de son ex-femme Mary Ann, qui a la garde de leurs deux enfants et a refait sa vie avec un autre, Ray vivote grâce à de petits boulots dans son appartement crasseux. Lors d'une rare visite chez leur paternel, avec qui ils n'ont manifestement aucune affinité, la jeune Rachel (Dakota Fanning) et l'ado rebelle Robbie (Justin Chatwin) sont confrontés à de mystérieux envahisseurs qui détruisent New York sur leur passage. Assurant pleinement son rôle de père, Ray tente de préserver ses enfants des dangers en leur cachant la terrible réalité. Et de renouer avec eux.

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Tom Cruise et Dakota Fanning dans War of the Worlds.