Le directeur des programmes du géant américain de la vidéo à la demande (VOD) Netflix, Ted Sarandos, a jugé vendredi à Cannes, que la réglementation européenne ne protège pas le cinéma et au contraire l'affaiblit.

Ted Sarandos, qui est en charge des contenus de la plateforme internet, a pointé du doigt les règles françaises comme le délai de 36 mois imposé pour que Netflix puisse proposer un film après sa sortie.

«Cela ne protège pas le cinéma», en fait ça le rend plus faible, a affirmé Ted Sarandos lors d'une conférence organisée dans le cadre du Festival de Cannes.

«La chronologie des médias, en France, favorise le piratage. Devoir attendre trois ans pour que les gens puissent voir un film comme ils le souhaitent encourage cette pratique», a-t-il ajouté.

La chronologie des médias est la règle qui impose un délai de 36 mois aux services de vidéo à la demande par abonnement avant d'intégrer un long métrage à leur catalogue.

Présent dans la salle, le producteur américain Harvey Weinstein a pris la défense de Netflix, alors que la plateforme est accusée de ne pas participer au financement de la création, comme le réclament les diffuseurs européens.

Netflix, qui a installé son siège européen à Amsterdam le 1er janvier dernier, échappe à la réglementation française.

Harvey Weinstein, qui a produit des succès au box-office comme Pulp fiction, Le Discours d'un roi ou The Artist, a qualifié Netflix de «visionnaire» pour sa capacité à créer de nouveaux marchés mondiaux pour des produits tels que les documentaires ou les films en langue étrangère.

«Rien de ce que nous faisons n'est censé aller à l'encontre des salles de cinéma», a assuré Ted Sarandos. «Je veux offrir le choix aux consommateurs», a-t-il insisté.

Netflix s'est lancé dans la production originale de contenus avec des séries comme House of Cards et Marco Polo ou des films comme Tigre et Dragon.