Pour guetter l'arrivée des stars, devant le grand escalier du Palais des festivals à Cannes, quelques badauds n'ont pas hésité à se lever à l'aurore mercredi, afin d'avoir les meilleures places. Sur la Croisette, les nuages de la veille avaient laissé place au soleil, comme pour mieux accueillir les prestigieux invités pour l'ouverture en soirée de la 61e édition du festival.

À quelques dizaines de mètres des superbes yachts amarrés le long de la Croisette, et près des parterres de pétunias mauves et des palmiers agrémentant sa partie piétonne, Danielle Peitrel, une Dijonaise de 58 ans, n'a pas hésité à s'installer dès 6h30 derrière les barrières.

«Ça fait 15 ans que je viens ici pendant le festival, tous les jours, pour voir les stars arriver», confie-t-elle. Assise confortablement sur un fauteuil pliant, conversant avec plusieurs amies qu'elle retrouve tous les ans à cet endroit stratégique, Danielle est habituée à patienter. Pour elle, les souvenirs laissés par le passage des stars en valent la peine.

Une de ses amies rencontrée près des marches, entre les parasols et les escabeaux (un outil essentiel pour ne rien manquer du spectacle), Corinne Besnier, 43 ans, venue de Rennes, partage la même passion. «Je viens depuis 1987, pas pour avoir des autographes, mais pour faire des photos. J'ai notamment fait des photos de Brad Pitt, Angelina Jolie, Andy Garcia», raconte-t-elle.

Conquise par les stars américaines, elle a été particulièrement impressionnée par la gentillesse d'Angelina Jolie, qui n'a pas hésité l'an dernier à passer un quart d'heure à signer des autographes au pied des marches, près du tapis rouge. «Les Américains font souvent le show. Ce sont des gens accessibles», assure-t-elle, contrairement, selon elle, à certains acteurs français comme Gérard Depardieu qu'elle n'apprécie guère.

En s'éloignant du Palais des festivals, de l'autre côté de la partie piétonne de la Croisette, les façades de certains hôtels de luxe sont couvertes d'affiches présentant des films qui vont sortir en salles dans les prochaines semaines, comme Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal. Parce qu'au-delà du rêve, le festival de Cannes, c'est aussi un business...