Après des années de croissance, la semaine du cinéma québécois à Paris aspire à prendre un rythme de croisière et à bien gérer son succès.

La 12ème édition de «Cinéma du Québec» s'est ouverte mercredi soir au cinéma Publicis des Champs-Élysées, où la manifestation est installée depuis trois ans.

Ce qu'il faut pour vivre, de Benoît Pilon, a été projeté en séance inaugurale. D'ici le 12 décembre, plus d'une vingtaine de fictions et de documentaires, du Piège américain à La Truffe, y seront montrés.

Le succès de cette nouvelle édition est acquis. Solidement installé dans le paysage parisien, Cinéma du Québec, qui est aussi un rendez-vous professionnel, accueille chaque année un nombre croissant de producteurs, d'acheteurs et de distributeurs, sans parler des simples cinéphiles qui faisaient la queue mercredi pour la soirée d'ouverture.

«Ça grandit, ça grandit, reconnaît avec satisfaction Christian Verbert, le patron parisien de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), qui organise la manifestation. On veut maintenant passer à la vitesse de croisière, sinon, il va falloir trouver d'autres cinémas pour les projections et d'autres salles pour les réunions et les ateliers.»

Le volet professionnel, qui vient de s'enrichir d'une «vitrine» de la télévision québécoise, est sans doute la plus belle réussite de Cinéma du Québec. Organisées pour la cinquième fois, les «Rencontres de coproduction francophone» réuniront par exemple plus de 120 producteurs québécois et européens (dont, pour la première fois, des Hollandais).

«On a dû geler les inscriptions parce qu'il y avait trop de demandes, raconte Christian Verbert. On ne peut pas pousser les murs!»

Le constat vaut aussi pour les éditions «régionales» de Cinéma du Québec. Plus tôt cette semaine, à Cannes, les cinq projections ont attiré 1500 spectateurs, un «succès impressionnant» dont s'est réjoui mercredi soir le président de la SODEC, Jean-Guy Chaput .

La «tournée» se poursuit à Liège, en Belgique, puis à Lyon, pour une deuxième année. La SODEC aurait reçu de nombreuses invitations de villes de province désireuses d'accueillir elles aussi la manifestation. La SODEC les déclinera pour la plupart. Jean-Guy Chaput veut bien «contaminer la France avec le cinéma québécois», mais il reconnaît qu'«on ne peut pas tout faire».

Fidèle à la manifestation, la comédienne et réalisatrice Carole Laure demeure cette année la présidente d'honneur de Cinéma du Québec. Pascale Bussières, bien connue en France pour ses rôles dans La Répétition, de Catherine Corsini, et Petites coupures, de Pascal Bonitzer, est la marraine de cette 12ème édition.