La Motion Picture Association of America (MPAA) et sept entreprises indiennes ont annoncé jeudi qu'elles s'associaient pour lutter contre le piratage sur un des plus importants marchés cinématographiques de la planète.

Cette alliance survient au moment où Hollywood cherche à exploiter les marchés mondiaux plus agressivement et où les studios de cinéma indiens sont de plus en plus importants - ce qui réduit les différends entre les cinéastes américains et indiens, qui n'ont pas toujours été sur la même longueur d'ondes en ce qui a trait aux questions de propriété intellectuelle.

En développement depuis un an, cette coalition contre le piratage de films en Inde collaborera avec les salles de projection pour lutter contre l'enregistrement de films avec des caméras portatives - la source de 90 pour cent de tous les DVD piratés.

Les politiciens seront aussi mis à contribution pour adopter des lois plus efficaces, les policiers pour les appliquer et les fournisseurs d'accès Internet pour contrer le piratage en ligne.

La MPAA - qui disposait déjà d'alliances similaires aux États-Unis, en Europe et à Hong Kong - n'a pas voulu dévoiler le budget de la coalition, se contentant de dire qu'elle sera financée par ses membres.

Le piratage a coûté au secteur cinématographique indien 959 millions $US et 571 000 emplois en 2006, selon la firme Ernst & Young. Les DVD piratés représenteraient quant à eux 60 pour cent du marché, selon la firme KMPG.

Le piratage a pris plus d'ampleur en Inde avec la venue de connexions Internet haute vitesse et la propagation des lecteurs DVD. Au cours des deux dernières années, le nombre de foyers indiens équipés d'un DVD est passé de quatre à 45 millions.

Les consommateurs indiens achèteraient 700 millions de DVD illégaux chaque année, ce qui nuit grandement à la rentabilité des salles de projection.

KPMG prédit que les revenus annuels du secteur indien du cinéma connaîtront une croissance annuelle de 8,9 pour cent, pour atteindre 3 milliards $ US en 2014.