Le début du 35e Festival des films du monde (FFM) a été assombri ce matin avec l’annonce de la mort du cinéaste franco-chilien Raoul Ruiz dont plusieurs œuvres avaient été présentées ici.

 «C’est un grand ami du festival qui nous quitte, il est venu plusieurs fois à Montréal présenter ses films et échanger avec les cinéphiles québécois. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches», a souligné le président du FFM, Serge Losique.


Porte-parole du FFM, Henry Welsh rappelle le passage de M. Ruiz en 2002 avec le long métrage Rhapsodie chilienne qui avait remporté le prix Glauber Rocha attribué au meilleur film de l’Amérique latine. Au fil des éditions, Raoul Ruiz était aussi venu présenter Le temps retrouvé (1999), Combat d’amour en songe (2000), Une place parmi les vivants (2003), Dias de Campo (2004), Le domaine perdu (2005) et plusieurs autres.


«Il a toujours eu à cœur de montrer ses films ici, poursuit M. Welsh. Il avait beaucoup d’amitié pour le FFM. Il avait un talent immense et était un grand monsieur du cinéma. C’est donc pour nous une grande perte.»


Henry Welsh avait connu Raoul Ruiz à Paris dans les années 1970 à la suite de la chute du régime du président chilien Salvador Allende. «Il y a eu un exode de cinéastes chiliens à Paris. J’étais très engagé à leur venir en aide et Raoul était devenu un ami personnel. Donc, pour moi c’est très triste. J’avais l’habitude de l’appeler Tio Raoul (oncle Raoul).»


Lorsqu’on lui demande de qualifier le cinéma de Ruiz, M. Welsh répond : «Son cinéma était extrêmement rigoureux et ne faisait aucune concession aux modes, ni idéologiques, ni esthétiques. Il était en recherche perpétuelle, il avait une curiosité incroyable et était passionné de sujets très peu suivis dans le cinéma. Son style était à la fois réaliste et allégorique comme on le voit souvent dans la littérature sud-américaine où la réalité est abordée avec une faconde, un imaginaire riche et puissant.»