Pour la première fois cette année, le Festival du nouveau cinéma (FNC) consacre un programme complet aux courts métrages réalisés et diffusés en 3D. La raison est simple: ce genre cinématographique vient d'accéder à une certaine maturité.

C'est ce que soutient Philippe Gajan, programmateur du festival qui, avec Daniel Karolewicz, s'occupe des volets Courts métrages et FNC Lab de l'événement.

«Dans l'histoire du cinéma, c'est la troisième fois qu'on tente d'implanter la 3D. Or, jusqu'à récemment, on s'en était tenu à des effets basiques qui se concentraient sur la dimension spectaculaire des choses, dit M. Gajan. Mais, depuis le film Avatar, on sent qu'il se passe des choses. On trouve maintenant des films en 3D qui posent de vraies questions.»

Le programmateur précise que les réalisateurs se préoccupent aujourd'hui d'ajouter une dimension à leur oeuvre, qu'ils tentent de mieux cerner la profondeur de champ. Autrement dit, ils essaient de modifier la perception du spectateur au moyen d'un rapport au grand écran qui va au-delà des simples effets de toge.

«On se pose maintenant de vraies questions sur le plan du langage cinématographique, poursuit M. Gajan. C'est quelque chose que j'avais envie de partager.»

Il donne en exemple le film Cochemare des Montréalais Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, oeuvre de science-fiction qualifiée d'«érotico-mythique» dans laquelle dessin animé, prises de vue réelles et 3D se côtoient. «Sans la 3D, ce film n'existerait pas. Et c'est ça qui est intéressant», observe M. Gajan.

Fantasmagories 3D

Intitulé Fantasmagories 3D, ce programme de courts métrages réunit sept oeuvres, dont six sont québécoises ou canadiennes. Quatre d'entre elles ont été produites à l'Office national du film alors que Cochemare est une production du Centre Phi.

Parmi les films qu'on pourra voir, soulignons La fin de Pinky de Claire Blanchet, animation inspirée des films noirs et campée dans le Red Light montréalais (avec Marc-André Grondin à la narration française); Gloria Victoria, nouvelle oeuvre de Theodore Ushev, qui avait récolté une tonne de prix avec son court Les journaux de Lipsett, ou encore Jeu de l'inconscient de Chris Landreth, lauréat d'un Oscar avec son film Ryan.

«Avant cette année, nous avions présenté un seul court métrage en 3D au FNC, soit ORA de Philippe Baylaucq. Rien ne justifiait l'idée de consacrer une programmation complète au 3D, mais, cette année, c'est différent», se réjouit M. Gajan.

Les sept oeuvres du programme Fantasmagories 3D s'inscrivent parmi la quarantaine de courts métrages en compétition pour le prix Louve d'argent.

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Ce soir, à 19h15, et le jeudi 17 octobre, à 17h, au Cinéma du Parc.