Résidante de l'Ouest-de-l'Île, Patricia MacDowell souffre d'attaques de panique depuis l'adolescence. Depuis quelques années, elle combat la maladie qui la ronge avec un étonnant cocktail de médicaments, de cinéma et de... curling.

Non, elle ne pratique pas ce sport, d'autant moins qu'elle n'aime pas le froid! Mais elle gère le club de curling de Baie-d'Urfé depuis 10 ans. Ce qui a inspiré la scénariste en elle.

Le résultat? Sweeping Forward, un premier long métrage écrit, réalisé, produit et financé par Mme MacDowell qui le présente au Festival des films du monde.

Le film raconte l'histoire de Bess Lavigne (Anne-Marie Saheb), joueuse de curling dont la carrière est freinée par des problèmes de santé mentale. Le jour où elle est appelée à entraîner quatre résidantes d'un refuge pour femmes, Bess entreprend un long retour vers la lumière.

Patrica MacDowell a répondu à nos questions.

Q Quelle est l'origine du film?

R Depuis que je suis adolescente, je fais des attaques de panique. Au début, ni moi ni mes parents ne savions ce que j'avais. Petit à petit, j'ai commencé à éviter d'aller à certains endroits. À 19 ans, je n'étais pratiquement plus capable de sortir de chez moi. En plus, j'étais contre le fait de prendre des médicaments. J'en prends seulement depuis trois ans et j'ai remarqué une grande différence. Ma vie n'est pas parfaite, il y a encore des jours plus difficiles, mais il y a beaucoup d'améliorations. Aujourd'hui, j'ai 45 ans et en faisant ce film, j'ai voulu montrer aux gens qu'il n'est jamais trop tard pour recommencer.

Q Est-ce que le cinéma vous a aussi aidée?

R Au commencement, non. Nous, êtres humains, sommes habitués à nos petites routines. Nous sommes heureux dans nos zones de confort alors que le cinéma nous sort constamment de celles-ci. Mais le cinéma a fini par m'aider en ce sens qu'en travaillant sur des projets (elle a aussi trois courts à son actif), ça m'a donné un but.

Q En quoi Anne-Marie Saheb représentait bien Bess?

R Lorsqu'elle a joué des attaques de panique en audition, elle était parfaite! Elle le faisait tellement bien. Je lui ai dit que ce qu'elle faisait devant la caméra, c'est ce que je ressentais à l'intérieur de moi-même.

Q Votre film nous met en présence d'anglophones et de francophones au club de curling. Est-ce le cas dans la réalité?

R Oui. Je dirais que c'est 50-50 au club que je gère. Plusieurs joueurs seniors anglophones sont maintenant à la retraite et les jeunes qui prennent leur place sont souvent francophones. J'ai eu le soutien de cette communauté pour faire mon film.

Aujourd'hui, à 19h20, demain, à 14h10, et le 31 août, à 19h, au cinéma Quartier latin (16).