Le grand prix du festival du film américain de Deauville, en France, a été attribué samedi soir au film Whiplash du réalisateur Damien Chazelle, après huit jours d'avant-premières et de célébrités foulant le tapis rouge.

Le grand prix du jury a quant à lui été attribué à The Good Lie du cinéaste québécois Philippe Falardeau.

Inspiré de faits réels, c'est l'histoire de quatre orphelins survivants d'une attaque de leur village au Sud-Soudan qui, dix ans plus tard, obtiendront le droit d'immigrer aux États-Unis.

Parmi les 14 films qui étaient en compétition à Deauville, ville balnéaire de l'ouest de la France, Whiplash avait reçu un accueil vibrant, qui s'est confirmé par l'attribution également du prix du public.

Le film relate l'histoire d'un jeune batteur de jazz du conservatoire de Manhattan, s'acharnant à devenir le meilleur de sa génération sous la coupe d'un professeur intraitable.

Déjà remarqué cette année à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, ce film a obtenu le grand prix du festival de Sundance dans la version long métrage et court métrage.

Damien Chazelle, metteur en scène américain, francophone par son père, a lui-même été batteur dans sa jeunesse et a avoué avoir beaucoup souffert dans l'apprentissage de l'instrument.

«Pour rendre compte des émotions que j'avais comme batteur, je voulais filmer chaque concert comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort, une course-poursuite ou disons un braquage de banque», a-t-il expliqué.

La musique aura fortement marqué la 40e édition du festival car vendredi, le public avait vibré au son de la musique funk de James Brown avec le biopic Get on up de Tate Taylor, coproduit par Brian Grazer et le chanteur des Rolling Stones Mick Jagger, dont la venue à Deauville a créé le plus grand temps fort du festival.

Pour son 40e anniversaire, le festival s'était doté d'un jury exceptionnel qui, sous la présidence de Costa-Gavras, rassemblait des personnalités ayant déjà présidé d'autres éditions comme l'acteur Vincent Lindon, les réalisateurs André Téchiné, Claude Lelouch, Jean-Pierre Jeunet, et le président du festival de Cannes Pierre Lescure.

Le jury a innové en créant un prix «spécial 40e anniversaire» décerné à Things people do du cinéaste d'origine israélienne Saar Klein, qui conte l'entrée dans l'illégalité d'un père de famille ayant perdu brutalement son travail et qui va se lier d'amitié avec un inspecteur de police.

Un jury distinct, celui de «la révélation Cartier», présidé par l'actrice et réalisatrice Audrey Dana, a récompensé A girl walks home alone at night, un premier film de vampires de la réalisatrice d'origine iranienne Ana Lily Amirpour.

Le prix Michel d'Ornano, ancien ministre et maire de Deauville, qui est attribué à un nouveau film français choisi par des journalistes anglo-saxons, a été décerné à Elle l'adore de Jeanne Herry, avec Sandrine Kiberlain dans le rôle principal.

Même s'ils n'ont pas été primés, deux films de la compétition ont été très appréciés du public: Un homme très recherché d'Anton Corbjin, qui a permis de revoir Philip Seymour Hoffman, décédé en février dernier à 46 ans.

Love is strange, d'Ira Sachs, l'histoire toute en nuances d'un vieux couple d'homosexuels se mariant sur le tard, a également beaucoup séduit.

Hors compétition, Deauville aura offert au public une belle brochette d'avant-premières.

Après le nouveau Woody Allen, Magic in the moonlight, diffusé dès l'ouverture en projection unique, le festival a été clôturé par Sin City: j'ai tué pour elle, réalisé par Robert Rodriguez et l'auteur de bandes dessinées Frank Miller.

D'autres premières ont créé l'événement comme The disappearance of Eleanor Rigby: Them de Ned Benson avec Jessica Chastain, star de l'ouverture du festival.

Il y a eu aussi Les recettes du bonheur de Lasse Hallström, une savoureuse comédie culinaire. Ou encore The November man un thriller de Roger Donaldson, avec Pierce Brosnan, un des acteurs ayant incarné James Bond.